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INVITÉ RTL - Démographie : la croissance des villes a été plus rapide que la croissance des zones rurales
L'Insee a livré son rapport sur la démographie en France, qui continue de ralentir. Cependant, certains enseignements sont à tirer de ces chiffres, et certains peuvent être parfois surprenants.
Une femme qui s'apprête à allaiter son bébé
Crédit : DIDIER PALLAGES / AFP
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La France connaît une démographie difficile. L'Insee a publié jeudi 28 décembre son dernier rapport sur l’évolution de la population française, qui s'appuie sur des données de 2015 à 2021. La France connaît une croissance moyenne de +0,3% par an. Côté régions, la Corse et l’Occitanie sont les championnes avec +1% et +0,7% d'augmentation. L'Hérault et la Haute-Garonne bénéficient principalement de cette hausse.
À l'inverse, la Guadeloupe et la Martinique perdent des habitants, et la Diagonale du vide n'a jamais aussi bien porté son nom. Mais derrière un bilan général plutôt terne, d'autres enseignements sont à tirer. Le premier, qui est peut-être également le plus étonnant : la croissance des villes a été plus rapide que celle des zones rurales, alors que nombreux étaient ceux qui tablaient sur un exode urbain post-confinement, ou en tout cas post-Covid-19.
"L'Insee a fait une étude qui montre que dans un premier temps, il y a eu ces départs, particulièrement pendant le confinement, et puis il y a eu un retour. La croissance des villes a été plus rapide que la croissance des zones rurales", confirme Hervé le Bras, démographe, chercheur émérite à l'INED, au micro de RTL.
Une hausse deux fois plus rapide en ville
Selon l'Insee, dans son dernier rapport, "la population augmente deux fois plus rapidement dans l’espace urbain que dans l’espace rural dans son ensemble (+0,4 % en moyenne par an, contre +0,2 %)". Au débit de la ruralité, un "solde naturel [la différence entre les naissances et les décès, NDLR] négatif malgré la contribution positive du solde migratoire apparent".
À noter que, concernant la natalité, "l'année dernière, en 2022, les trois quarts de la croissance démographique ont été dus à l'immigration de Français comme d'étrangers. Encore plus net cette année avec un décrochage de 6% mois par mois, ce qui nous ramènerait à 1,7 enfant par femme".
Un mouvement observé dans toute l'Europe, qui tend vers une moyenne de "1,5 enfant par femme", souligne le démographe, alors qu'il faudrait "qu'on repasse au-dessus de la barre des deux".
