La fin de la vente des véhicules thermiques pour 2035 a été votée par le Parlement européen, mercredi 8 juin. On attend un bénéfice de cette décision, notamment d'avoir des véhicules qui contribuent moins au réchauffement climatique. En France, par exemple, les transports correspondent quasiment à un tiers de nos émissions de CO2.
Pour les faire baisser de façon rapide, une des manières est d'avoir des voitures qui émettent moins. D'où l'idée du véhicule électrique. Par contre, ça n'émet pas moins quand il est fabriqué. La construction d'une voiture électrique, aujourd'hui, émet même deux fois plus que celle d'une voiture normale parce que la fabrication de la batterie émet beaucoup de CO2. Pour cela, il faut des engins de mines, il faut de la métallurgie, etc.
Par contre, à l'usage, si l'électricité est bien décarbonée (faite avec des énergies renouvelables ou du nucléaire), ça émet moins. C'est l'avantage qu'on attend du passage aux véhicules électriques : qu'il contribue significativement à la baisse des émissions de CO2 des transports.
Ce genre de décisions pose des questions. D'abord, il y a le volume de production. En France, avant la Covid-19, il se vendait à peu près 2 millions de véhicules neufs par an. Mais aujourd'hui, ces ventes sont en baisse de 30%. Mais même à ces niveaux-là, il faut être capable de produire. Concernant l'acier et le verre, nécessaires pour les casses des voitures, il n'y a pas de problème de volumes. Par contre, produire les métaux pour les batteries et avoir suffisamment d'usines de batteries, est une vraie question.
Par ailleurs, on construit des "tanks électriques", de très grosses voitures - plébiscitées par les ménages qui ont beaucoup d'argent et les entreprises - et par conséquence, de plus grosses batteries. Résultat : on peut faire moins de voitures. Par conséquent, si on a envie de démocratiser rapidement la voiture électrique, il vaut mieux faire des petites voitures.
Autre question : est-ce qu'on va réussir à décarboner la production électrique à la bonne vitesse ? En ce moment, les gens qui ont du charbon sont en train d'y revenir parce que c'est moins facile d'avoir du gaz. En outre, les énergies renouvelables ne se déploient pas à la vitesse à laquelle elles devraient se déployer pour que l'électricité soit totalement bas carbone très vite. Et en 2035, elle ne le sera pas clairement. Concernant le nucléaire, il se déploie aussi trop lentement pour décarboner la production électrique en Europe d'ici à 2035.
Après, il y a des problèmes liés au fait que ce sont des voitures : elles occupent de l'espace, coûtent un certain prix, polluent d'autres manières. Par exemple : la pollution aux particules fines, elle, ne change pas tellement entre l'électrique et le thermique, selon une étude récente de l'Ademe. Il y a un certain nombre de problèmes qui ne sont pas résolus en passant à l'électrique. La bonne voiture électrique, c'est à la fois un véhicule qui est moins nombreux qu'aujourd'hui, plus petit et qui fonctionne avec de l'électricité décarbonée.
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