C'est une histoire inédite à la télévision : celle d'une enfant trans qui fait son coming-out à sa famille et tente de vivre dans un genre qui, aux yeux de tous et de toutes, n'est pas le sien. Maxine, 11 ans, est l'héroïne de cette mini-série britannique en trois épisodes et diffusée sur 6ter ce mercredi 13 février.
Assignée "garçon" à la naissance, d'abord prénommée "Max", Maxine (Callum Booth-Ford) aime "les trucs de filles", comme le disent ses parents, séparés. Alors que la mère autorise son enfant à porter à la maison seulement des vêtements empruntés au rayon féminin, le père ne supporte pas l'inévitable. Maxine est née dans le mauvais corps et va, petit à petit, assumer son identité au risque d'être rejetée par des membres de sa famille ou par ses camarades de classe.
De Max à Maxine coche alors toutes les cases du drame auquel on peut s'attendre, ne lésine pas sur les clichés mais à le mériter de montrer une réalité encore aujourd'hui taboue : celle des enfants trans qui assurent, avant même leur puberté, qu'ils ou elles sont nées dans le mauvais corps, à l'image de la youtubeuse Jazz Jennings ou encore Avery Jackson qui, a seulement 9 ans, faisait la couverture du National Geographic pour son numéro spécial "révolution du genre" en décembre 2016.
Au moment de sa diffusion sur les télévisions britanniques en octobre dernier, De Max à Maxine a reçu de nombreuses élogieuses critiques. Le travail d'écriture a été effectué avec l’association Mermaids et sur la base d'entretiens avec des familles dont l'un des membres est trans.
Objectif : "éduquer, informer et divertir", a détaillé Tony Marant, le créateur et scénariste de la série, au Huffington Post. "J'espère que les gens vont mieux comprendre ce qu'implique une transition. Ce n'est pas un parcours que l'on choisit", a-t-il ajouté.
La série devrait également aider des enfants et leurs familles. Au Royaume-Uni, elle aurait déjà fait le travail. Selon Susie Greene, CEO de Mermaids et consultante sur la série, les appels et les e-mails envoyés à son association ont doublé après sa diffusion, peut-on lire dans une interview qu'elle a donnée au magazine GQ.
Dans une interview pour la BBC, l'activiste trans Paris Lees estime de son côté que cette fiction "reflète les vies de ces gens et que les autres ont besoin de savoir ce que ces familles traversent". L'activiste espère même que la série puisse "changer la donne" pour les personnes trans.
Mais De Max à Maxine n'a pas été encensée par tout le monde. Des groupes de personnes se sont indignés contre ce qu'ils appellent une "propagande" et estiment que les inhibiteurs d'hormones (ils sont chargés de retarder la puberté des enfants et sont administrés à Maxine dans la série, contre l'avis des médecins) sont dangereux et peuvent conduire à une infertilité.
D'un autre côté, sans tomber dans la théorie du complot, on peut se questionner sur certains choix artistiques voulu Tony Marchant.
Comme Lara dans Girl, premier long métrage de Lukas Dhont présenté au Festival de Cannes l'année dernière, Maxine, en plus de tenter de se suicider, mutile son corps et tout particulièrement son pénis.
À partir de là, en plus d'offrir une vision horrifique de la transition, la série présente l'intervention médicale comme l'unique solution tandis que l'aspect social et psychologique d'une transition semble plus négligé et se résume pour Maxine à : porter un uniforme "de fille" pour aller à l'école, ne plus se rendre dans les toilettes des garçons, enfiler des vêtements uniquement roses, se maquiller et porter une barrette dans ses cheveux. Ne serait-ce pas un peu réducteur, en plus d'être très stéréotypé ?
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