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Crise de vocation chez les pompiers volontaires : "Les SDIS​​ sont complètement sous l'eau"

La baisse des vocations chez les pompiers volontaires met en péril l'efficacité des interventions en France. Parmi les raisons de ce manque d'attractivité se trouvent une rémunération limitée et des conditions de travail exigeantes.

Un sapeur-pompier (illustration)
Crédit : PHILIPPE HUGUEN / AFP
Crise de vocation chez les pompiers volontaires
00:03:25
Crise de vocation chez les pompiers volontaires
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Arthur Pereira - édité par Axel Juin
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Une crise des vocations touche les pompiers volontaires. Ils sont aujourd'hui 200.000 en France, une différence conséquente avec les 250.000 présents au début du siècle, il y a 25 ans.

La mission attire de moins en moins et pousse certaines recrues à s'écarter de cette voie. C'est le cas de Thibaut, 25 ans et ancien pompier volontaire. Dans la vie, il est fonctionnaire, et à côté de son métier, pompier volontaire dans une caserne dans le Rhône. Pendant 8 ans, il enfile son uniforme bleu marine aux bandes rouges 10 jours par mois. Désormais, il a jeté l'éponge à cause d'une cadence infernale.

"Dans un premier temps, on nous demande énormément de disponibilités. Par mois, on a une garde par semaine obligatoire. En fait, le problème, c'est que plus on donnait de la disponibilité, plus on nous demandait d'être disponible", explique le jeune homme.

Des volontaires avec les mêmes missions qu'un pompier professionnel sans les mêmes avantages

"Malheureusement, dès qu'il y avait un problème, qu'on avait des soucis familiaux ou qu'on n'était plus disponible parce qu'on avait tel et tel événement, on nous demandait de rendre des comptes", raconte Thibaut.  Le problème, c'est qu'à l'époque, avec son grade de sergent, il touche une faible rémunération. "Les sapeurs et caporaux ont une certaine rémunération à l'angle de 7 euros à 8 euros de l'heure", détaille l'ancien pompier. "Après, il y a les sous-officiers, les sergents, sergents-chefs, adjudants, adjudants-chefs, qui ont une autre rémunération pouvant aller de 8 à 10 euros", ajoute-t'-il.

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"Si on ne faisait aucune intervention, on avait zéro euro", affirme Thibaut. Lorsqu'il est d'astreinte chez lui et qu'il n'est pas déclenché, il n'est pas payé. Par ailleurs, il a les mêmes missions qu'un pompier professionnel sans avoir les mêmes avantages. Dans son centre de secours, ils sont 70 volontaires contre 0 professionnels. "Pour moi, il y a un problème de management, on ne peut pas diriger un SDIS comme ça en un claquement de doigt, c'est très compliqué. Les SDIS​​ sont complètement sous l'eau et ne savent plus ce qu'ils font", assure le jeune homme qui dénonce un manque de personnel non admis par les sapeurs-pompiers.

Les pompiers confrontés à un manque de nouvelles recrues

Thibaut n'est pas le seul à raccrocher et sa caserne n'est pas la seule qui ne fonctionne qu'avec des volontaires. C'est le cas au centre de secours de Milly-la-Forêt, dans le sud du département de l'Essonne. "Il y a 20 ans, on était 70 à l'effectif, aujourd'hui, on est 40", explique le lieutenant Stéphane Anfry, chef de ce centre.

"La difficulté, c'est de recruter des jeunes et des jeunes qui restent. Souvent, une fois que les études sont faites, ils sont amenés à partir. Ce qui fait que l'effectif fluctue" détaille le pompier. "Un jour, on est bien et puis, 3-4 ans après, ça baisse. Le temps de recruter, retrouver du monde, reformer les gens. C'est là toute la difficulté. Si je n'ai personne à mettre dans le centre de secours, j'aurai un minimum de personnel pour faire partir un engin, pour engager du secours à personne et on sera renforcé, bien souvent, par les centres de secours aux alentours", déplore Stéphane Anfry.

Pour être plus attractifs, les pompiers ont lancé une opération Séduction. "On essaye, lors des forums des associations, on tient des stands pour pouvoir renseigner au maximum les jeunes pour la section jeunes sapeurs-pompiers (JSP) et les parents, pour leur expliquer tout ce qui est lié à l'activité de sapeurs-pompiers volontaires, détaille le lieutenant Frédéric Moireau.

Pour recruter de nouveaux pompiers, la fédération veut développer des conventions avec des entreprises pour libérer du temps aux salariés qui veulent rejoindre les rangs des volontaires.

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