Dans la commune de Morosaglia, dans le nord de la Corse, une femme de 19 ans a été tuée par balles, samedi 15 février. Elle est décédée des suites de ses blessures.
"En l'état, aucune hypothèse ne peut complètement être exclue ou privilégiée, mais il est très probable que la victime visée n'ait pas été celle recherchée par les tireurs, dans un contexte très évocateur des agissements de la grande criminalité organisée", a-t-il déclaré Jean-Philippe Navarre, procureur de la République de Bastia.
Quand la victime quitte une maison en bordure de route hier soir, il est presque 22 h. Elle est au volant d'une voiture que conduit habituellement son compagnon. Alors cet homme était-il la personne visée ? Y a-t-il eu méprise ?
"Cette violence impardonnable a coûté hier la vie d'une jeune étudiante de l'université de Corte", ont dénoncé dans un communiqué commun les préfets de Corse et de Haute-Corse. "Il s'agit du troisième homicide commis en Corse depuis le début de l'année 2025, dans un contexte de violences entretenu par des groupes liés à la criminalité organisée", ont rappelé Jérôme Filippini et Michel Prosic, condamnant cet acte "avec la plus grande fermeté".
Une voiture brûlée a été ensuite découverte sur la commune de Tralonca, à une vingtaine de kilomètres de Morosaglia, sans qu'aucun lien ne puisse être établi à ce stade avec l'homicide, selon le procureur de Bastia.
La Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille (Jirs) "se saisit de la poursuite de l'enquête" ouverte pour homicide volontaire en bande organisée, a précisé le procureur de Bastia.
La mort de la jeune femme a ému toute l'île. De nombreux responsables politiques appellent à un sursaut collectif. Le député de la deuxième circonscription de Corse-du-Sud, Paul-André Colombani, dénonce ainsi la gangrène mafieuse qui ronge la Corse qui "s'en prend désormais à nos enfants."
"La répétition des assassinats est insoutenable", a réagi la section corse de la Ligue des droits de l'Homme, appelant dans le communiqué à "ne pas abandonner notre jeunesse face à cette banalisation de la violence dont elle est souvent la première victime".
"Face à cette tragédie sans nom, le moment est au deuil et à la compassion. Viendra ensuite, dès les jours à venir, la nécessité d'exprimer collectivement notre refus des dérives mafieuses, qui menacent d'engloutir les vies et les espoirs de notre peuple et de nos enfants", a déclaré sur le réseau social X Gilles Simeoni, le président du conseil exécutif de Corse. Ce dernier avait été invité fin janvier par les plus hauts représentants de l'État sur l'île à prendre part prochainement, avec la présidente de l'Assemblée de Corse Marie-Antoinette Maupertuis, à une "réunion de travail" sur la criminalité organisée.
Avec pour mot d'ordre "ASSASSINI, MAFFIOSI, FORA" ("assassins, mafieux, dehors"), deux collectifs antimafia corses, "a Maffia no a Vita ie" (non à la mafia, oui à la vie) et le collectif Massimu Susini ont lancé dimanche un appel à manifester le 22 février à Ajaccio. Depuis la fin de l'année 2024 et le meurtre d'un jeune pompier, dans un bar très couru de la jeunesse ajaccienne, ainsi que deux règlements de comptes en Haute-Corse en janvier, des appels se multiplient pour sortir du cycle de violences qui ensanglante l'île depuis des années.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte