Donald Trump élu président : une catastrophe pour le climat ? La réponse de Jean-Marc Jancovici

Donald Trump est devenu le 47e président des États-Unis. Personnage présenté comme climatosceptique, doit-on en conclure que c'est la mort de la lutte contre le changement climatique ?

Pour répondre à cette question, regardons dans le passé l'histoire des États-Unis. Quand on se penche sur la production de pétrole et de gaz, elle a considérablement augmenté sous l'ère Obama, + 80% sur le pétrole, + 30 pour le gaz. Grâce notamment à l'essor du gaz de schistes. Sous l'ère Trump, rien n'a changé. Finalement, peu importe le président en place, c'est indépendant.

Kamala Harris a elle-même déclaré qu'elle était personnellement intervenue au Sénat pour ouvrir de nouveaux territoires à la fracturation pour extraire du pétrole et du gaz de schiste. En somme, elle n'aurait pas eu l'intention de gêner l'extraction de pétrole aux États-Unis si elle avait été élue.

L'Europe doit continuer à se décarboner

Autre point d'importance, il n'y a pas aux États-Unis de cadre fédéral sur la réduction des gaz à effets de serre. Kamala Harris aurait-elle pu mettre cela en place ? Vraisemblablement, non. Un certain nombre d'agences fédérales sont à la main du président, pour nommer les juges. Ici, il pourra faire quelques dégâts. Pour rappel, historiquement, il n'y a jamais eu le moindre lien entre la couleur politique du président américain et l'évolution des émissions de gaz à effet de serre aux États-Unis.

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Les Américains, incapables d'agir sur ce sujet, est-ce à l'Europe d’intervenir ? Sur son territoire, le continent européen produit 3% du pétrole, 10% du gaz et la moitié de charbon. Ces trois énergies sont en déclin depuis 2007, car les importations sont contraintes. Dès lors, l'Europe doit continuer à se décarboner.

Le climat va changer, même si c'est désagréable de se le dire. L'actualité américaine ne doit pas détourner l'Europe des objectifs de décarbonisation.