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La pollution (illustration)
Crédit : AFP / Philippe Desmazes
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La nouvelle peut surprendre. Certains scientifiques considèrent déjà depuis un certain temps que la baisse de la pollution serait responsable de l'augmentation du réchauffement climatique. Cela expliquerait en particulier l'accélération du réchauffement qu'on a constaté ces dernières années.
En réalité, la pollution locale refroidit le climat, ou plus exactement une pollution locale, celle des combustibles fossiles. Ces derniers contiennent tous du soufre en raison de leur processus de formation. Il s'agit de restes d'organismes anciens et dans les êtres vivants, il y a du soufre. Au moment où ces organismes anciens se décomposent pour donner du pétrole, du gaz et du charbon, on va donc trouver du soufre.
Lorsqu'on brûle les combustibles en question, même si on se débarrasse d'une partie du soufre dans les raffineries, on va émettre du dioxyde de soufre. C'est le résultat de la combustion du soufre. Une fois dans l'atmosphère, ce gaz va former des petites particules de sulfate en réagissant avec des composés ambiants. Il se trouve que ces particules de sulfate sont brillantes et réfléchissent la lumière solaire.
La pollution locale nous crée donc une espèce de miroir qui va supprimer, ou plus exactement réfléchir, une partie du rayonnement solaire qui ne réchauffera pas le sol. Or, ces dernières années, on a lutté, à raison, contre la pollution locale pour respirer moins de cochonneries. Mais le grand paradoxe, c'est que plus on lutte contre la pollution locale et en particulier les émissions de dioxyde de soufre, plus le réchauffement climatique augmente.
C'est probablement ce phénomène qui explique pourquoi le réchauffement a été assez modéré juste après-guerre, à un moment où l'industrie a redémarré, en polluant partout et en émettant du dioxyde de soufre tant qu'on voulait. Le réchauffement climatique est ensuite devenu vraiment significatif dans les années 60-70, quand la pollution locale a fait l'objet de vigoureux efforts pour pouvoir s'en débarrasser.
Cela pourrait être une option, mais il en existe une autre, diminuer la quantité de combustible fossile que l'on utilise. Parce que si on consomme beaucoup moins de charbon, de gaz et de pétrole, on baisse en même temps les émissions de gaz à effet de serre qui réchauffent le climat et en même temps, on réduit les émissions de dioxyde de soufre, puisque c'est en brûlant que ces combustibles émettent cette pollution.
Si on décarbone l'économie, les choses iront globalement dans le bon sens. Mais il faut savoir que oui, il y a un tout petit arbitrage à faire entre nos poumons et la température moyenne.
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