Alors qu’un
nombre inédit d’entreprises a fait appel au chômage partiel pour répondre à la
crise sanitaire, le gouvernement a dû agir vite et injecter rapidement l’argent
nécessaire au maintien des salaires. Il a fallu faire sauter un certain nombre
de verrous administratifs et permettre le versement d’aides aux entreprises en
un temps record. Question de survie. Mais la question des abus s’est également
rapidement posée. Les vannes ouvertes, est-ce qu’un certain nombre de patrons
n’en auraient pas profité pour récupérer l’argent de l’État et de l’assurance
chômage à la faveur de la crise ?
Les salariés
faisant remonter de nombreux cas d’employeurs les obligeant à cumuler heures de
travail et chômage partiel, la ministre du Travail de l’époque, Muriel Pénicaud,
avait martelé que les fraudeurs s’exposaient à de lourdes sanctions pénales.
Des contrôles avaient également été annoncés pour décourager les tentatives de
profiter de la crise. Six mois après le début du confinement, on connaît
désormais le montant des fraudes ou tentatives d’escroqueries repérées par les
services de contrôles. Ce montant est massif : 225 millions d’euros, selon les
informations de RTL.
Pour la
ministre du Travail Elisabeth Borne, interrogée sur ce sujet, c’est aussi une
somme à remettre dans le contexte des versements record du chômage partiel. "Ce
sont évidemment des montants très importants, mais ramenés aux 30 milliards
d’euros versés par l’État [et l’assurance chômage], on est sur une toute petite
fraction d’entreprises." En réalité, les fraudes repérées à l’heure
actuelle représentent moins de 1% de l’argent public versé.
Près de la
moitié des tentatives de fraude ont déjà été bloquées par les services de
l’administration ou remboursées. Restent environ 130 millions d’euros dans la
nature, pour lesquels des procédures judiciaires et des enquêtes sont ouvertes.
Mais plusieurs responsables expliquent que tout l’argent ne pourra de toute
façon pas être récupéré. Elisabeth Borne précise que "les contrôles vont
se poursuivre en travaillant avec les services fiscaux, les urssaf ainsi
qu’avec le service de renseignements tracfin pour resserrer les mailles du
filet et s’assurer d’avoir des contrôles efficaces".
Avant le
mois de mars, l’administration comptabilisait à peine 100.000 comptes ouverts
par des entreprises pour s’enregistrer dans le cadre des demandes de chômage
partiel. Ce nombre de comptes a bondi à 1,1 million en mars. Dès l’ouverture de
ces comptes, des contrôles dits "a priori", c’est-à-dire avant
paiement, ont été effectués. Ces 220.000 contrôles "a priori" ont
déjà permis de repérer 8.000 suspicions de fraude, parmi lesquels des
usurpations d’identité d’entreprises à l’aide de numéros de Siret volés.
Mais au-delà
de ces contrôles en amont, une nouvelle salve de 50.000 contrôles dits "a
posteriori" a été organisée, pour des entreprises ayant déjà reçu des
paiements d’activité partielle (ou chômage partiel). Ces contrôles ont alors
permis de repérer 1.500 nouvelles suspicions de fraude. Des contrôles "sur
pièce", en vérifiant les bulletins de salaires, le nombre d’employés, la
cohérence administrative des demandes ; et des contrôles directement dans les
locaux d’entreprises, avec des agents habilités à vérifier la présence des
salariés sur leur lieu de travail (ou en télétravail) au moment où ils auraient
dû être en activité partielle.
Ces 9.500
suspicions ont donné lieu à plus de 4.000 régularisations d’entreprises ayant
perçu trop d’argent. Plus grave, ces contrôles ont permis de débusquer de vrais
cas de fraude voire d’escroqueries. Des fausses déclarations, des salariés
miraculeusement plus nombreux que le nombre de postes de travail réels, etc.
442 procédures pénales pour des infractions sont actuellement ouvertes.
En
parallèle, environ un millier d’entreprises avaient sous-estimé le montant des
indemnités auxquelles elles avaient droit. Les contrôles ont permis à ces
entreprises-là d’obtenir leur dû et d’être indemnisées davantage.
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