Chiens et chats : pourquoi les chenilles processionnaires sont un danger mortel
Chaque année, les chenilles processionnaires sont responsables de lésions graves, voire mortelles chez les chiens et les chats. Qui sont-elles ? Comment se prémunir face à ce danger mortel ?
Les chenilles processionnaires sont déjà de sortie. Elles se rappellent à notre bon souvenir au printemps, mais elles ont déjà été repérées un peu partout en France. Aux dernières actualités, il y a eu des signalements en Alsace, à Obernai, dans la Nièvre, à Plouhinec en Bretagne, à Villeneuve-sur-Lot... C’est un véritable fléau et qui gagne du terrain dans toute la France, quand avant cet insecte était cantonné au pourtour Méditerranée et à la forêt des Landes.
Les chenilles processionnaires sont le stade larvaire du cycle de vie d’un papillon de nuit que l’on retrouve à la belle saison.
Les papillons pondent les œufs dans les pins, et tissent tout autour une toile blanche, rendant le nid facilement identifiable à l’œil nu (ils peuvent faire jusqu'à 20 cm de diamètre). Quelques mois plus tard, les chenilles processionnaires font leur apparition.
Les chenilles : une procession mortuaire au sol.
Après plusieurs étapes de développement, les chenilles processionnaires descendent le long du tronc (donc normalement au printemps, mais maintenant de plus en plus tôt et sur une période de plus en plus longue) et poursuivent leur périple au sol, à la queue-leu-leu pour ensuite s’enterrer et terminer leur cycle afin de devenir des papillons.
C’est lorsque les chenilles sont par terre qu’elles représentent un réel danger. Cette lente procession de couleur orangée peut intriguer un chien qui va explorer avec son museau, prendre un bâton dans sa gueule sur lequel il y a des chenilles ou tout simplement marcher dessus. Or ces chenilles sont recouvertes de poils urticants, contenant un véritable poison, la thaumopoéine, et les poils sont relâchés en cas de menace sur la colonie.
Les chenilles processionnaires : une urgence absolue car parfois vitale !
Les symptômes sont très éloquents et immédiats ! C’est très douloureux, donc le chien va pleurer, crier, paniquer, se mettre à baver énormément s'il y a eu un contact au niveau de la gueule, et peut aussi se mettre à vomir. C’est une situation d’urgence, et c’est une urgence vitale, car selon la zone de contact avec les poils urticant et remplis de poison des chenilles, les conséquences peuvent être dramatiques.
En attendant d'arriver chez le vétérinaire, il y a quelques précautions à prendre et gestes à réaliser. Surtout protégez-vous, mettez des gants pour manipuler l’animal pour éviter d’être, vous aussi, en contact avec les poils urticants.
Empêchez votre animal de se gratter. Ne lui donnez pas à boire ni à manger, il ne faudrait surtout pas qu’il avale des poils présents dans sa gueule. Vous pouvez rincer abondamment l’intérieur de la bouche avec de l’eau, à condition que votre chien n’en avale pas, donc en lui maintenant la tête en bas.
Comment éviter les risques ?
À la clinique, le chien sera mis sous perfusion, sous anti-inflammatoire et anti-douleur car c’est extrêmement douloureux.
Et malheureusement, il faut parfois attendre 48h avant d’avoir un vrai pronostic, pour savoir si la langue est atteinte ou non, car il y a un risque de nécrose et l’animal peut perdre un bout de langue. En fonction de l’importance des dégâts sur la langue, les muqueuses, le pronostic est plus ou moins sombre.
Pour éviter ce risque, il faut absolument s'éloigner de toutes les zones avec lesquelles il y a des pins dans lesquels vous voyez des nids, visibles à l’œil nu. Signalez à votre maire les zones où vous en auriez repéré, et chez vous, installez des nichoirs à mésange, c’est un prédateur naturel. Enfin, il existe une plate-forme participative pour signaler la présence de nids ou de chenilles. Nous pouvons tous participer à la lutte contre cette espèce dangereuse pour nos animaux et nous.
