C'était il y a 100 ans, jour pour jour. Un déluge de fer et de feu s'abattait sur les tranchées de Verdun. À partir de 7h et pendant huit heures, le 21 février 1916, les Allemands ont tiré un million d'obus sur les lignes françaises. 25.000 poilus français sont morts pendant les 6 premiers jours de cette bataille qui allait durer presque un an, et qui est devenu le symbole de la 1ère Guerre Mondiale.
Au total, 700.000 soldats des deux camps ont été tués ou blessés à Verdun. Et la terre est encore mâchée par les trous des obus. Les cérémonies de commémoration ont commencé tôt dimanche matin, avec une marche en costumes dans les bois. Une messe sera célébrée à 11h, à l'ossuaire de Douaumont où reposent les ossements de 130.000 soldats.
Une guide allemande explique aujourd'hui le champ de bataille aux nombreux visiteurs. Quand les hasards de la vie ont amené Ingrid Ferrand à s'installer en Meuse, le premier contact avec le champ de bataille a été difficile. "Je vous dis franchement j'étais choquée, tout ça, le trous d'obus partout, les villages détruits, l'ossuaire... J'avais dis à mon mari que je ne reviendrai jamais !", raconte-t-elle.
Poussée malgré elle dans un bus de touristes allemands un jour de pénurie de guides, elle a eu le déclic, et voilà 34 ans qu'elle arpente Verdun. Un site qui a beaucoup changé depuis ses débuts. "Au départ on n'avait pas tous ces panneaux, les choses n'étaient pas nettoyées comme maintenant, il n'y avait pas besoin de mettre les choses en valeur car c'était encore trop frais dans les mémoires."
Elle y a côtoyé des poilus qui lui raconté comment ça s'était passée, des anecdotes dont elle se sert aujourd'hui pour les visiteurs qui ont eux aussi changé. "Les gens aujourd'hui sont mieux instruits sur tout ça, avance la guide. Les gens veulent plutôt savoir pourquoi cela s'est passé, avant ils voulaient juste connaître le calvaire du soldat."