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Calais : le Défenseur des droits dénonce "une traque" aux migrants

Jacques Toubon, le Défenseur des droits, a protesté contre le durcissement de la politique migratoire à Calais.

Des policiers escortent un migrant près de la jungle de Calais, le 27 octobre 2016.
Des policiers escortent un migrant près de la jungle de Calais, le 27 octobre 2016.
Crédit : Emilio Morenatti/AP/SIPA
Geoffroy Lang & AFP

Peu après sa nomination au ministère de l'Intérieur, Gérard Collomb a fait de la crise de migrants de Calais une de ses priorités. Et le nouvel occupant de l'Hôtel de Beauvau ne semble pas s’embarrasser de complexes pour s'attaquer à la crise migratoire qui touche depuis plusieurs années. Le 6 juin, le ministre de l'Intérieur a annoncé le déploiement de plus de 150 policiers et gendarmes supplémentaires, principalement pour empêcher de nouvelles arrivées.

Mais sur place, la situation soulève l'indignation des associations d'aide aux migrants et du Défenseur des droits, Jacques Toubon. Après une visite dans la commune portuaire du Pas-de-Calais, Jacques Toubon a dénoncé une atteinte aux droits "d'une exceptionnelle et inédite gravité" à Calais, où les pouvoirs publics empêchent toute réinstallation de campement. 

Une véritable "traque" aux migrants

Après avoir plusieurs fois déploré la situation des migrants dans la région de Calais, Jacques Toubon s'est indigné devant des "conditions de vie inhumaines", voire une "traque" des migrants, et a exhorté les pouvoirs publics à "ne pas s'obstiner dans ce qui s'apparente à un déni d'existence des exilés". Ces inquiétudes font écho à celles des associations, qui dénoncent depuis plusieurs semaines des "entraves répétées" et un durcissement des forces de l'ordre à l'égard des migrants revenus à Calais après le démantèlement de la "Jungle" en octobre.

Soulignant que "la volonté de ne plus voir de migrants à Calais conduit à ce que plus aucun abri ne soit toléré", le Défenseur note, lui, qu'"entre 500 et 600" personnes, dont des mineurs, "dorment à même le sol", et se disent "traqués jour et nuit dans plusieurs sous-bois de la ville".  Ils sont "dans un état d'épuisement physique et mental", et "ne peuvent pas se laver, ni même boire" puisque tous les points d'eau ont été supprimés, note-t-il. 
Pour les repas, "une seule distribution associative est tolérée le soir", ce qui "ne permet pas de nourrir tous ceux qui le souhaiteraient".

Natacha Bouchart réfute toutes violences policières

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"Il n'y a pas de violences policières", a assuré la maire LR de Calais, Natacha Bouchart, en appelant Jacques Toubon à "défendre les 100.000 Calaisiens qui attendent qu'on leur rende le respect de leur ville au quotidien". "Monsieur Toubon ne connaît pas le sujet", a-t-elle ajouté. Les associations venant en aide aux migrants espèrent quant à elles que la prise de position du Défenseur des droits sera suivie d'une inflexion de l'action des autorités. "Nous espérons que cette parole qui fait autorité incitera les autorités à cesser ce déni d'existence", a confié à l'AFP Vincent de Coninck du Secours catholique, tandis que Christian Salomé, de l'Auberge des migrants, déplorait que le nouveau gouvernement ait "continué la politique précédente" avec "un discours assez dur sur les migrants".

Jacques Toubon a dressé de son côté une liste de demandes : "fin de cette sorte de traque", "autorisation des distributions de repas", "mise à l'abri des mineurs", mais aussi "mise en place d'un lieu" où les migrants puissent se reposer. C'est l'une des demandes récurrentes des associations, qui n'ont pas oublié une promesse en ce sens faite en novembre par Bernard Cazeneuve, alors ministre de l'Intérieur. Mais le gouvernement avait rapidement mis l'accent sur la nécessité d'"éviter la reconstitution de campements d'infortune".

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