Le calvaire universitaire de trois étudiants n'en finit pas. Après avoir été refusés en première année de filière STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives) à l'université de Bordeaux, ces trois personnes avaient déposé un référé auprès du tribunal administratif de la ville. Ce dernier a indiqué vendredi 22 septembre leur avoir finalement donné raison, en suspendant provisoirement la décision initiale, et ordonné leur inscription immédiate dans la filière en question.
Le jugement remet notamment en cause la circulaire du 24 avril 2017 qui autorise le recours au tirage au sort pour les étudiants en première année d'université lorsque la demande dépasse les capacités d'accueil. Il souligne également que la circulaire n'a pas été signée par la ministre de l'Éducation de l'époque, Najat Vallaud-Belkacem. La décision au fond devrait intervenir en décembre ou janvier, a précisé Bertrand Riou, vice-président du tribunal administratif. Il a indiqué qu'il s'agissait de la première décision de ce type, après la publication de la circulaire, dans la juridiction du tribunal administratif de Bordeaux.
Le magistrat a indiqué que le tribunal administratif avait, jeudi, "suspendu provisoirement la décision du rectorat de sélectionner par APB", la plateforme sur internet d'admission post-bac, confirmant une information du site L'Étudiant. Vendredi dans la matinée, le ministère de l'Enseignement supérieur annonçait de son côté un prochain pourvoi en cassation devant le Conseil d'État suite aux ordonnances rendues.
L'université de Bordeaux, elle, a affirmé qu'elle se conformerait à la décision du tribunal administratif. Son président, Manuel Tunon de Lara, a tout de même dénoncé une situation ubuesque. "On est face à une formidable hypocrisie de la part de tout le monde. Quelles que soient les décisions de justice, on ne pourra jamais accueillir 2.000 étudiants en première année de Staps. Et ça n'a pas de sens que ceux qui viennent soient tirés au sort", a-t-il déclaré au micro de France Bleu Gironde.