1. Accueil
  2. Actu
  3. Société
  4. Bac de français 2023 : découvrez les sujets et les corrigés des séries générale et technologique
15 min de lecture

Bac de français 2023 : découvrez les sujets et les corrigés des séries générale et technologique

Les lycéens en classe de Première ont composé pour le bac de français dans les séries générale et technologique, ce jeudi 15 juin. Découvrez les corrigés de l'épreuve.

Des élève de Terminale passent leur baccalauréat
Crédit : OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP
Angéline Da Costa
Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Colette, Abbé Prévost, Balzac... Après l'épreuve de philosophie de la veille pour les classes de Terminale, les élèves de Première ont planché sur l'épreuve écrite anticipée du bac de français de 8 heures jusqu'à midi, ce jeudi 15 juin. 

Au programme, commentaire de grands textes littéraires, dissertation, idées ou roman. Cet examen fera notamment partie des résultats de la session 2024 de l'examen puisque les notes du bac de français seront comptabilisées avec les autres épreuves qui auront lieu l'année prochaine. L'épreuve comprend, entre autres, une étude d'un texte de Denis Diderot pour les séries générales, ou un extrait de Théophile Gautier, un roman du Moyen Âge, pour les séries technologiques. 

Découvrez les sujets et les corrigés de cette édition 2023 des épreuves écrites du baccalauréat de français. 

Série générale

Vous traiterez, au choix, l’un des deux sujets suivants :

















1- Commentaire (20 points)
Objet d’étude : la littérature d’idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle

À lire aussi

Vous commenterez le texte suivant :
Denis Diderot, Salon de 1767.
Diderot n’est pas seulement l’homme de L’Encyclopédie ; il est aussi critique d’art. De 1759 à 1781, il rend compte de l’exposition de peinture de Paris, qui se tient tous les deux ans et qu’on appelle Salon. En 1767, il commente un tableau d’Hubert Robert, Grande Galerie antique, éclairée du fond, et exprime les sentiments que lui inspire sa contemplation.
Les idées que les ruines réveillent en moi sont grandes. Tout s’anéantit, tout périt, tout passe. Il n’y a que le monde qui reste. Il n’y a que le temps qui dure. Qu’il est vieux ce monde ! Je marche entre deux éternités. De quelque part que je jette les yeux, les objets qui m’entourent m’annoncent une fin, et me résignent à celle qui m’attend. Qu’est-ce que mon existence éphémère, en comparaison de celle de ce rocher qui s’affaisse, de ce vallon qui se creuse, de cette forêt qui chancelle, de ces masses suspendues au-dessus de ma tête, et qui s’ébranlent ?

Corrigé 

Thèmes à traiter : la finitude de l’existence, le monde qui périt et la réflexion de l’auteur à ce sujet
Problématique : dans quelle mesure Diderot, à travers la contemplation du tableau Grande Galerie antique d’Hubert Robert, propose-t-il une réflexion sur la finitude de la vie humaine ?

Plan possible : 
I) La contemplation intime d’un homme face à une nature toute puissante

L’expérience de la grandeur du monde 
Le tableau, miroir de l’âme de Diderot 

II) Les méditations existentielles de Diderot, entre crainte et résignation 
Les ruines, métaphores de la finitude de l’existence 
La résignation de Diderot face à la fatalité

 2- Dissertation (20 points)
Objet d’étude : le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
Le candidat traite au choix, compte tenu de l’œuvre et du parcours étudiés durant l’année, l’un des trois sujets suivants :

Sujet A
Œuvre : Abbé Prévost, Manon Lescaut.
Parcours : personnages en marge, plaisirs du romanesque.
Le plaisir de lire Manon Lescaut ne tient-il qu’au récit d’une passion amoureuse ?
Vous répondrez à cette question dans un développement organisé en vous appuyant sur Manon Lescaut, sur les textes que vous avez étudiés dans le cadre du parcours associé, et sur votre culture personnelle.

Corrigé 
Thèmes à traiter : passion, plaisirs du romanesque 
Problématique : le roman de l’Abbé Prévost Manon Lescaut ne provoque-t-il le plaisir du lecteur que grâce au récit de la passion amoureuse ou d’autres aspects du roman suscitent-ils ce plaisir ? 
Plan possible :
I) La passion amoureuse comme essence du roman 

Une histoire qui naît d’un coup de foudre 
Un amour jusqu’à la mort 

II) D’autres aspects du roman provoquent le plaisir de la lecture 

Un récit haletant fait de rebondissements 
L’immoralité des personnages au centre du plaisir de la lecture 

Sujet B
Œuvre : Balzac, La Peau de chagrin.
Parcours : les romans de l’énergie : création et destruction.
Peut-on lire La Peau de chagrin comme le tableau d’un monde exténué ?
Vous répondrez à cette question dans un développement organisé en vous appuyant sur La Peau de chagrin, sur les textes que vous avez étudiés dans le cadre du parcours associé, et sur votre culture personnelle.

Corrigé
Thèmes à traiter : énergie, création, destruction

Problématique : La Peau de chagrin ne met en scène qu’un monde fatigué synonyme d’échec et de mort ou une autre conception de la vie, plus vitaliste, se donne-t-elle, à voir dans le roman ?

Plan détaillé possible : 
I) Le tableau d’un monde exténué 
Raphaël, un jeune homme brisé par son époque 

Idée : le narrateur balzacien s’attarde sur son enfance marquée par la pauvreté et le manque d’amour : son père noble a été ruiné par la Révolution de 1789 puis par la chute de l’Empire, et il a maltraité son fils par sa brutalité. Quant à sa mère, elle est morte quand il était jeune. Malgré ses études de droit, Raphaël n’obtient pas le statut social qu’il espérait. Il est sans argent après la mort de son père, et son seul mérite ne lui permet pas de vivre décemment.
Le jeune homme manque d’énergie, ce qui est paradoxal puisqu’il a rédigé une Théorie de la volonté dans sa mansarde lorsqu’il était sans argent. Il apparaît rapidement qu’il en manque cruellement.
Enfin, Raphaël vit à l’écart de la société, ce qui prouve qu’il ne cherche pas à réussir dans le monde et que la peau ne lui servira pas à accomplir un destin hors du commun. Il restera un homme de petite ambition avec une énergie qui aura duré le temps du pacte et du banquet.

Argument(s) : 
→ Les 3 Glorieuses ont donné beaucoup d’espoirs à la jeunesse de l’époque mais celle-ci n’a pas vu la possibilité de réussir par son seul “mérite”

Exemple(s) : 
→ Raphaël déclare ainsi au début du roman en passant le pacte avec l’antiquaire : « Oui, je veux vivre avec excès », « que la débauche nous emporte dans son char », « j’ai besoin d’embrasser les plaisirs de la terre […] pour en mourir ». 
→ Dès le pacte, lorsque l’antiquaire remet la peau à Raphaël, il souligne qu’il a offert ce talisman « à des hommes doués de plus d’énergie que vous ». Cela signifie que Raphaël n’a pas la force suffisante pour refuser le terrible pouvoir du talisman, contrairement à d’autres hommes. S’il signe « le pacte », c’est donc par faiblesse et cela le mènera à sa perte. Son manque de volonté le rendra sourd aux avertissements du vieillard contre les « désirs excessifs et les joies qui tuent ». 
Nota : Balzac réécrit ici le mythe de Faust de Goethe. 
→ Au moment même où il possède la peau, Raphaël renonce à son « excessive ambition » qui lui faisait croire qu’il était « destiné à de grandes choses ». Son père souhaitait qu’il devienne « la gloire » de la famille, ce qu’il ne réalisera jamais alors même qu’il en a la possibilité.
Des figures du Mal tentatrices

Idée : l’argent régit le monde qui nous entoure, ainsi il semble inévitable que ceux qui n’ont pas “réussir” socialement soient tentés par d’autres moyens pour se faire une place.

Argument(s) : 
→ De multiples figures de tentateurs sont présentes dans le roman et incarnent un monde fatigué dans lequel les valeurs morales n’ont plus cours. 

Exemple(s) : 
→ Le personnage de l’antiquaire rappelle les figures destructrices du vampire et du diable, autrement dit deux figures du Mal profitant de la vulnérabilité des êtres humains pour s’approprier leur âme et leur énergie vitale. Le vieillard apparaît dans “une sphère rougeâtre au sein des ténèbres” et semble sortir d’un sarcophage. 
→ Rastignac est lui aussi une figure qui tente Raphaël en lui présentant Foedora et la société parisienne mondaine. De ce fait, Raphaël se consumera dans sa passion pour cette comtesse russe sans cœur.
→ Possibilité d’évoquer : Taillefer et les deux courtisanes 

II) Un monde vivant où chacun peut accomplir ses désirs 
Une conception vitaliste de la vie 
Idée : Raphaël et les jeunes personnages du roman incarnent cette théorie de la conception vitaliste de la vie dans la première partie et la peau de chagrin en est la métaphore. 

Argument(s) : 
→ La conception vitaliste de l’existence privilégiée s’apparente en partie à la recherche de sensations fortes. Dès la naissance chaque individu dispose d’une certaine quantité d'énergie à dépenser. Cette énergie, c’est le carburant de la vie.
→ L'antiquaire s’attarde d’ailleurs sur cette notion et explique à Raphaël : toute vie se place sous le double signe du “vouloir” et du “pouvoir”. Cependant, “Vouloir nous brûle et Pouvoir nous détruit”. 

Exemple(s) :
→ Au début du roman : Raphaël passe un pacte avec l’antiquaire : “Oui, je veux vivre avec excès”, “que la débauche nous emporte dans son char”, “j’ai besoin d’embrasser les plaisirs de la terre [...] pour en mourir”. 
Un roman qui donne à voir les plaisirs de la vie 
Idée : le long épisode du banquet et la passion amoureuse sont longuement traités dans le roman.

Argument(s) : 
→ Balzac ne veut pas seulement donner une image négative du monde dans lequel se déroule le roman. 

Exemple(s) :
→ L’épisode du banquet de la fête de Taillefer illustre ce choix. En effet, les invités ne pensent qu’à boire, manger, séduire, ce qui représente une dépense effrénée d’énergie. L’incarnation de la débauche : les deux courtisanes (Aquilina et Euphrasie) qui préfère “mourir de plaisir plutôt que de maladie”
→ Raphaël voit pour la première fois un bonheur qui ne “vient pas du savoir”. Cette soirée renforce son désir de vivre intensément et même avec excès. 
→ Comparaison possible entre les personnages Raphaël et Dorian Gray dans le roman d’Oscar Wilde qui cherche lui aussi la satisfaction de ses désirs. 

 Sujet C
Œuvre : Colette, Sido suivi de Les Vrilles de la vigne.
Parcours : la célébration du monde.
Peut-on considérer Sido et Les Vrilles de la vigne comme des œuvres de l’émerveillement ?
Vous répondrez à cette question dans un développement organisé en vous appuyant sur Sido et Les Vrilles de la Vigne, sur les textes que vous avez étudiés dans le cadre du parcours associé, et sur votre culture personnelle.

Corrigé 
Thèmes à traiter : l’émerveillement, qui contient en lui plusieurs notions : la découverte, la singularité, l’originalité
Problématique : dans quelle mesure les œuvres Sido et Les Vrilles de la vigne proposent-elles un regard subjectif sur le monde, marqué par la découverte et l’originalité ?

Plan possible :
I) Certes, Sido et Les Vrilles de la vigne sont des oeuvres de l’émerveillement, car elles proposent une découverte du monde et de soi
Sido et Les Vrilles de la vigne proposent une découverte presque onirique du monde
Sido et Les Vrilles de la vigne proposent une réflexion sur la découverte de soi

II) En revanche, ces œuvres sont aussi initiatiques et des travaux de création littéraire comme les autres : elles ont leur originalité
Sido et Les Vrilles de la vigne, en tant qu’œuvres, peuvent être lues de mille façons, c’est aussi le génie de Colette
Les œuvres Sido et Les Vrilles de la vigne proposent une réflexion sur la nature de la création littéraire, en ce qu’elles sont uniques en leur genre

Retrouvez l’intégralité du corrigé de l’épreuve anticipée de français pour la filière générale avec digiSchool.






Série technologique

Vous traiterez au choix, l’un des deux sujets suivants :


1- Commentaire de texte (20 points)
Objet d’étude : le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle.
Théophile Gautier, La Morte amoureuse, 1836.
Bien qu’on l’ait averti que Clarimonde est un vampire, le narrateur poursuit sa relation avec elle. Toutefois, rendu méfiant, il décide de surveiller ses faits et gestes : il positionne notamment un miroir pour l’observer sans qu’elle s’en doute.
Cependant, un soir, je vis dans ma glace, dont elle n’avait pas calculé la perfide position, Clarimonde qui versait une poudre dans la coupe de vin épicé qu’elle avait coutume de préparer après le repas. Je pris la coupe, je feignis2 d’y porter mes lèvres, et je la posai sur quelque meuble comme pour l’achever plus tard à mon loisir, et, profitant d’un instant où la belle avait le dos tourné, j’en jetai le contenu sous la table ; après quoi je me retirai dans ma chambre et je me couchai, bien déterminé à ne pas dormir et à voir ce que tout cela deviendrait. (… extrait du texte - retrouvez l’intégralité via le lien ci-dessous - sujet en pdf)

Vous ferez le commentaire littéraire de ce texte en vous aidant des pistes suivantes :
- Une scène de ruses et de révélations.
- Un amour tragique.

Corrigé
Problématique : Comment la révélation de la véritable nature de Clarimonde conduit-elle le lecteur à la voir paradoxalement comme un personnage pathétique et aimant ?


Plan détaillé :
I. Une scène de ruse et de révélations
a. Une scène de ruse

Le texte présente un jeu sur ce qui est vu et ce qui est caché : dès le début, le narrateur décrit un subterfuge qu’il a mis en place pour démasquer la véritable Clarimonde. Il déplace d’abord le miroir dans une « perfide position », ce qui place d’emblée le passage dans le thème de la ruse grâce à l’adjectif « perfide ». Ensuite, Gautier décrit un véritable jeu de comédien mis en place par le personnage principal afin de démasquer la femme avec laquelle il a une relation. En effet, alors que Clarimonde verse un verre (comme tous les soirs) au narrateur, on trouve le verbe « je feignis », ou encore l’expression « comme pour l’achever plus tard à mon loisir ». Ici, la comparaison montre bien que les actes du narrateur sont destinés à tromper Clarimonde. De fait, loin de boire le contenu de son verre, le personnage le jettera « sous la table », à un moment « où la belle avait le dos tourné ». Toutes les actions se font à l’insu du personnage de Clarimonde et sont destinées à la démasquer.

La ruse n’est pas seulement du côté du narrateur, mais chez les deux personnages, comme le montre le texte. En effet, Clarimonde use d’un subterfuge lorsqu’elle prépare la coupe qu’elle donne à son amant le soir : « je vis […] Clarimonde qui versait une poudre dans la coupe de vin épicé qu’elle avait coutume de préparer après le repas ».
La poudre est ici une sorte de somnifère : on comprend que le narrateur s’endort après l’avoir bu dans la suite du texte. Cette ruse se retrouve aussi en partie dans l’utilisation de l’onguent à la fin du texte, qui permet au personnage féminin d’effacer les traces de ce qu’elle a fait sur la peau de son amant.

b. Des ruses au service de révélations 
En ce qui concerne le personnage masculin, les ruses sont mises au service de la révélation de la véritable identité du personnage féminin. La vue est ainsi un sens mobilisé dès le début du texte, notamment à travers le miroir : « je vis dans ma glace ». De même, toutes les actions du narrateur sont reliées à cette volonté de voir qui est réellement Clarimonde. Il explique dans le premier paragraphe : « bien déterminé à ne pas dormir et à voir ce que tout cela deviendrait ». L’auteur file l’image de ce dévoilement dans deux autres passages marquants du texte : d’abord dans la description de Clarimonde arrivant dans la chambre. Il est ainsi noté : « s’étant débarrassée de ses voiles ». Croyant le narrateur endormi, Clarimonde peut se dévoiler dans tous les sens du terme. Plus loin dans le texte, elle « découvre [le] bras » du narrateur pour en boire le sang. On retrouve ici une révélation de l’identité véritable du personnage. 

II. Un amour tragique 

a. La description d’un couple amoureux
Le texte présente les deux personnages comme un couple : les deux personnages vivent ensemble et ont des habitudes. Clarimonde sert le vin tous les soirs, comme le montre l’expression « qu’elle avait coutume de préparer après le repas ». De plus, les personnages partagent la même couche, comme le montre la description d’une scène d’intimité où le personnage féminin se déshabille pour rejoindre le narrateur qu’elle pense endormi : « entra en robe de nuit », « s’étant débarrassé de ses voiles, s’allongea dans le lit auprès de moi ». 

L’amour du personnage féminin pour le narrateur est visible : Clarimonde emploie des termes affectueux pour qualifier celui qu’elle pense endormi : « Dors, mon seul bien ; dors, mon dieu, mon enfant ». L’amour est exprimé directement et montré comme réciproque : « Puisque tu m’aimes encore », « Si je ne t’aimais pas tant ». Cet amour conduit même Clarimonde à se détourner de tous les autres hommes : « mais depuis que je te connais, j’ai tout le monde en horreur ».

On note aussi la caractérisation positive du corps masculin : « Ah ! le beau bras ! comme il est rond ! comme il est blanc ! Je n’oserai jamais piquer cette jolie veine bleue » / « ton beau sang d’une couleur pourpre si éclatante ». Ambiguïté de ce passage : la femme étant un vampire, on voit ici sa tentation pour le sang et le corps de l’homme mais aussi l’amour véritable qui, comme nous le montre par la suite, l’empêche d’assouvir pleinement cette tentation.

b. Le pathétique et le tragique au cœur de cet amour 
La mort et l’amour comme deux faces d’une même pièce : pour vivre, Clarimonde doit prendre une partie de la vie du narrateur présente dans son sang « il ne faut pas que je meure » / « je ne te ferai pas de mal, je ne prendrai de ta vie que ce qu’il faudra pour ne pas laisser éteindre la mienne ». 
Les deux êtres sont liés dans le couple et la vie circule de l’un à l’autre par la vampirisation. La modération de Clarimonde est visible dans le parallèle qu’elle fait entre son amant à qui elle ne prend que quelques gouttes de sang (« rien qu’une petite goutte de sang ») et les autres amants dont elle serait prête à tarir les veines (l.17).

Le lecteur est face au dilemme de Clarimonde et sa peur de faire mourir celui qu’elle aime : « Quoiqu’elle en eut bu à peine quelques gouttes, la crainte de m’épuiser la prenant […] ». Pour le protéger, elle va même jusqu’à soigner celui qu’elle a blessé avec un onguent, le replaçant, par l’amour, du côté de la vie. Ce mouvement entre vie et mort place donc cet amour du côté du tragique. 
Un personnage pathétique : loin de faire de Clarimonde un personnage diabolique, Gautier accentue sa dimension pathétique et humaine. Originalité de la représentation du vampire : elle ne mord pas le narrateur par exemple mais utilise une « épingle d’or de sa tête » (l.10). Gautier minimise l’acte du personnage féminin et le fait même paraître comme soumis à des émotions humaines, comme la tristesse. Il insiste en particulier sur les larmes. Il pousse ainsi le lecteur à voir davantage Clarimonde comme une femme que comme un vampire, et l’amène à ressentir de la pitié.

 2- Contraction de texte (10 points) et essai (10 points)
Objet d’étude : La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle.
Compte tenu de l’œuvre et du parcours étudiés durant l’année, vous traiterez l’un des trois sujets suivants :

A- Rabelais, Gargantua, chapitres XI à XXIV. Parcours : la bonne éducation.
Texte d’après Philippe Meirieu, Résister aux algorithmes, L’École des parents, n°638, janvier-février-mars 2021.

Corrigé
Proposition de plan pour l’essai
La « bonne éducation » est-elle celle qui apprend à douter, à remettre en question ses certitudes ?

I. Thèse : oui, la bonne éducation est celle qui apprend à l’élève à douter, à remettre en question ses certitudes 

Argument 1 : la bonne éducation est celle qui transforme les élèves en disciples des Lumières, pratiquant le doute systématique
Argument 2 : plus encore, la bonne éducation est celle qui apprend à l’élève à devenir autonome dans sa pensée

II. Nuance : mais la bonne éducation se doit aussi d’apprendre d’autres choses à l’élève, notamment… 

Argument 1 : on ne peut pas douter de tout, il faut un socle de connaissances pour remettre les choses en question
Argument 2 : la bonne éducation est celle qui nous apprend à faire des choix éclairés

 B- La Bruyère, Les Caractères, livre XI De l’Homme. Parcours : peindre les Hommes, examiner la nature humaine.
Texte d’après Anne-Marie Lecoq, article Physiognomonie, Encyclopædia Universalis.

Corrigé 
Tout le monde a déjà fait l’expérience des suggestions après un achat en ligne. Cependant, si ces recommandations sont légitimes pour les parents, elles ne le sont pas pour les enfants. Il faut donc élargir leur horizon culturel. Les algorithmes sont faits pour nous donner toujours plus de ce qu’on aime déjà, tout comme les réseaux sociaux qui favorisent les opinions fermées et caricaturales. Pourtant, la liberté de penser invite à toujours se remettre en question. On voit bien l’importance cruciale que nous avons en tant qu’acteur de l’éducation si nous souhaitons enseigner l’autonomie de la réflexion à nos jeunes. C’est un chemin que l’enfant doit entreprendre de lui-même, mais nous devons de notre côté lui offrir des occasions de penser par lui-même, l’aider à douter. L’éducation scolaire n’est pas la seule qui peut accomplir cette mission : la famille et tous les enseignants sont capables, chaque jour, de démontrer leur capacité à réfléchir, tranquillement, contre leurs propres certitudes. C’est la définition-même de « penser ». En effet, la tranquillité d’esprit est indispensable, car le doute ne peut surgir que si l’on est certain de l’affection de celui qui vous invite à douter.

C- Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.
Parcours : écrire et combattre pour l’égalité.
Texte d’Isabelle Gras, Et pourtant, elles créent !, L’Éléphant, n°17, janvier 2017.

Retrouvez les corrigés complets de l’épreuve écrite de français pour la 1re technologique avec digiSchool. Pour rappel, l’épreuve orale de français se déroulera du lundi 19 juin au vendredi 30 juin 2023. C’est à partir du 4 juillet, jour de la publication des résultats du bac 2023, que vous connaîtrez vos notes obtenues aux épreuves anticipées de français, écrite et orale.

La rédaction vous recommande
À lire aussi

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info
En Direct
/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte