Autotests : pourquoi la vente en supermarché est-elle arrêtée par le gouvernement ?
Dès ce mardi 15 février, il n'est plus possible d'acheter des autotests en grande surface, pourtant moins chers qu'en pharmacie. Mais pourquoi le gouvernement a-t-il décidé de suspendre l'autorisation de la vente de ces tests en supermarchés ?
Fin de la vente des autotests en grande surface. Elle avait été autorisée à titre exceptionnel depuis la fin décembre, jusqu'au 31 janvier, avant d'être prolongée de deux semaines qui arrivent ce 15 février à son terme. Le but était de faire face à l'afflux de demande de test auprès des pharmaciens, qui avaient d'ailleurs milité contre cette autorisation.
Contacté par RTL, l'USPO (l'Union des Syndicats des Pharmaciens d'Officine) explique cette volonté de conserver le monopole : "Le rôle de conseil du pharmacien d’officine est indispensable pour une stratégie de dépistage réussie. Le pharmacien d’officine peut conseiller la personne, lui expliquer la bonne utilisation de l’autotest et orienter en cas de besoin la personne vers un test antigénique. Cet accompagnement et orientation de la personne ne sont pas possibles en grande surface."
Différence dans les prix
Mais les pharmacies et les grandes surfaces ne pratiquent pas les mêmes prix. En pharmacie, l'autotest est vendu, à partir d'aujourd'hui à 3,25 euros, contre moins de deux euros l'unité en grande surface. Ces enseignes affichaient fièrement vendre ces tests à prix coûtant, ce qui constitue une stratégie commerciale d'après l'USPO. "Il semble important de souligner que la grande surface a fait de ces autotests un produit d’appel en tirant les prix vers le bas et parfois en les vendant à prix coûtant."
Dans un communiqué, la FSPF (la fédération des pharmaciens d'officine) déplore le fait que la vente de tests en grande surface encourage les entreprises à externaliser leurs productions à l'étranger. "Au-delà des campagnes promotionnelles des enseignes de la grande distribution autour des autotests, alliant de manière malsaine santé et consumérisme, laisser distribuer des produits de santé dans les grandes surfaces mène à la destruction de filières nationales et à la disparition des services de proximité." D'après son président, Philippe Besset, laisser des grandes surfaces vendre ces produits les moins chers possible les encourage à se fournir hors du territoire.
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