Attentats à Paris : "L'hommage va être rendu par une personne qui ne connaît pas nos enfants", lance le père d'une victime
REPLAY - Parce que certains estiment que depuis les attentats de janvier dernier "rien à été fait", ils refusent l'invitation de François Hollande.
Le geste n'est pas tout à fait le même, les raisons se ressemblent, le résultat est identique. Plusieurs proches de victimes des attentats de Paris ne souhaitent pas répondre présents à l'invitation du chef de l'État à venir assister à la cérémonie en mémoire de leurs proches décédés. Un hommage national qui se déroulera aux Invalides vendredi 26 novembre à partir de 10h30.
C'est le cas de Sylvie et Érick Petard, qui ont perdu leurs deux filles le 13 novembre. "Ça ne sert à rien, nos enfants sont morts. Cet hommage va être rendu par une personne qui ne connaît ni nos enfants, ni leurs parents (...) Je ne vois pas l'intérêt d'aller serrer et remercier ces gens-là", explique au micro de RTL ce père de famille.
Le gouvernement critiqué pour son action depuis les attentats de janvier
Cette semaine, la sœur d'une autre victime a aussi appelé au boycott de la cérémonie sur sa page Facebook. Ses raisons ? "Parce qu’en France, les attentats perpétrés du 7 au 9 janvier de cette année ont fait 17 victimes. Que depuis, rien n’a été fait", argumente-t-elle.
Des explications reprises par un autre père de famille qui a perdu sa fille de 33 ans lors du concert des Eagles of Death Metal. S'il n'appelle pas au boycott, il refuse de se rendre aux Invalides parce que lui aussi estime que "rien a été fait". "J’ai vécu, étant administrateur de RSF, les attentats contre Charlie Hebdo. J’ai pensé que des mesures fortes seraient prises par le gouvernement. J’ai l’impression que rien n’a été fait", explique-t-il. Il va encore plus loin en assurant sur BFM qu'il ne regardera même pas la rediffusion de la cérémonie à la télévision.
Enfin, le père d'une régisseuse du Bataclan également abattue souligne à La Voix du Nord qu'il ira à Paris parce que son fils "tient à s'y rendre" mais "si ça ne tenait qu'à moi, je n'irais pas". Depuis le 13 novembre, François Hollande a annoncé de nombreuses mesures de sécurité, à commencer par le prolongement de l'état d'urgence sur trois mois.
