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13 novembre : "J'ai dû asphyxier mon émotion", confie Christiane Taubira

DOCUMENT RTL - L'ancienne ministre de la Justice revient sur cette nuit du 13 novembre 2015 durant laquelle 130 personnes ont perdu la vie à Paris et Saint-Denis.

Christiane Taubira au ministère de la Justice, le 27 janvier 2016
Christiane Taubira au ministère de la Justice, le 27 janvier 2016
Crédit : KENZO TRIBOUILLARD / AFP
Christiane Taubira : "J'ai dû asphyxier mon émotion le 13 novembre"
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Cindy Hubert & Claire Gaveau
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"Je m'en souviendrai toujours. J'étais en train de quitter la Chancellerie, il devait être 21h50". Près d'un an après la date tragique du 13 novembre 2015, Christiane Taubira se replonge dans cette triste soirée. "Sur le pallier, je reçois un appel et évidemment je renonce à aller au cinéma. Peu de temps après, je me rends à la cellule de crise place Beauvau et je comprends que nous sommes devant quelque chose sans précédent", raconte celle qui était alors ministre de la Justice.

L'horreur a touché Paris mais aussi Saint-Denis. Si deux villes sont concernées, c'est toute la France qui tremble sous une menace terroriste de plus en plus importante. "Ce n'est pas la peine de chercher dans un coin de tête, il n'y a pas de protocole, il n'y a pas de mode d'emploi qui nous explique comment faire", explique-t-elle assurant qu'il fallait dorénavant "encaisser le choc". Un choc pour tous les Français y compris les politiques au sommet de l'État : "Pour nous, c'est un choc, nous n'avons perdu ni notre sensibilité, ni notre humanité mais c'est le devoir qui prime".

Des images qui ne "disparaîtront" jamais

L'ancienne garde des Sceaux se rend alors devant le Bataclan avec François Hollande. "Les images sont fortes et incrustées, elles ne disparaîtront pas. Nous sommes enserrées par les équipes de sécurité, décrit-elle sans jamais oublier l'émotion qui régnait. Elle est là, palpable. Elle est dans l'air, elle est sur les balcons, elle est dans la rue".

Et pourtant, cela n'est que le début d'une nuit extrêmement longue. Les réunions s'enchaînent et Christiane Taubira rejoint la Chancellerie, où l'ensemble de son équipe l'attend. "Mon cabinet est là, nous avons besoin de rester ensemble et en même temps nous avons besoin de dés-étrangler l'émotion qui nous habite", se remémore-t-elle. Avant de poursuivre : "J'ai dû asphyxier la mienne toute cette nuit-là et je me retire, pas pour dormir mais pour pleurer".

Une expérience terrifiante mais tellement rassurante sur la capacité de ce peuple à affronter la tragédie et à tenir debout

Christiane Taubira
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Mais l'ancienne ministre de la Justice se souvient également d'une véritable force du peuple français. La solidarité avait alors supplanté l'horreur. Au milieu des blessés, des forces de l'ordre ou des médecins, Christiane Taubira garde en mémoire de nombreux détails : "Je retiens des visages, des moments de silence, des pressions de mains, des prénoms. Je retiens une force incroyable y compris dans l'effondrement". Et face à cette horreur du 13 novembre 2015, l'ancienne garde des Sceaux évoque une "expérience terrifiante mais tellement rassurante sur la capacité de ce peuple à affronter la tragédie et à tenir debout". 

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