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Attentat à Nice : pourquoi la police judiciaire demande à la ville d’effacer 24h de vidéosurveillance

La sous-direction antiterroriste (SDAT) a intimé à la mairie de supprimer les images pour éviter leur “diffusion non contrôlée” mercredi 20 juillet. La ville de Nice s'y oppose.

Des caméras de vidéosurveillance (photo d'illustration).
Des caméras de vidéosurveillance (photo d'illustration).
Crédit : AFP / VANDERLEI ALMEIDA
Geoffroy Lang
Geoffroy Lang
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La nouvelle est arrivée dans un courrier daté du 20 juillet et adressé aux agents en charge de la vidéo surveillance à la mairie de Nice. La sous-direction antiterroriste (SDAT) aurait réclamé l'effacement "complet" de 24 heures d'images provenant de six caméras bien identifiées, mais aussi de toutes les scènes de l'attentat ayant eu lieu sur la promenade des Anglais, dans la nuit du 14 juillet, selon les informations du Figaro. Le service police judiciaire antiterroriste a appuyé sa réquisition en citant les articles 53 et L706-24 du code de procédure pénale et de l'article R642-1 du Code pénal. 

"C'est la première fois que l'on nous demande de détruire des preuves", a réagit une source au centre de supervision urbain de Nice interrogée par Le Figaro, "le centre de vidéosurveillance et la ville de Nice pourraient être poursuivis pour cela et d'ailleurs les agents en charge du dispositif n'ont pas compétence pour se livrer à de telles opérations". Cette démarche soulève de nombreuses interrogations alors que la SDAT s’est employée à récupérée près 30.000 heures de vidéosurveillance liées à l’attentat depuis le 15 juillet.

Éviter une récupération par des sites jihadistes

"Sur les mille caméras installées à Nice, 140 présentaient des éléments d'enquête intéressants. La police judiciaire (PJ) a récupéré 100% des vidéos de ces dernières. La PJ et le parquet ont donc demandé d'effacer les images de ces 140 caméras afin d'éviter l'utilisation malveillante de ces dernières par souci de la dignité des victimes et pour éviter la reprise de ces images par les sites internet jihadistes à des fins de propagande”, a précisé la police nationale après avoir été contactée par Le Figaro.

La concomitance de cette demande avec les révélations de Libération sur le dispositif de police qui encadrait la Promenade des Anglais peut laisser perplexe. Le quotidien a affirmé que, contrairement au discours tenu par le gouvernement, seule une voiture de police municipale barrait l'entrée de la zone piétonne de la Promenade des Anglais, où est arrivé le camion utilisé pour l'attentat du 14 juillet à Nice. Des propos qui avaient été qualifiés de "contre-vérité" par Bernard Cazeneuve. Le ministre de l’intérieur a cependant demandé à la police des polices une "évaluation technique" sur le dispositif policier prévu pour garantir la sécurité à Nice ce 14 juillet 2016.

La ville de Nice refuse d'effacer les images

À écouter aussi

La ville de Nice a fait savoir vendredi matin qu'elle s'opposait à la suppression des plus de 27.000 heures de vidéosurveillance. L'avocat de la municipalité, Me Philippe Blanchetier, a annoncé à Nice-Matin que la commune s'apprêtait à demander au procureur de la République de Nice mettre sous séquestre ces images "afin de ne pas hypothéquer les éventuelles autres procédures qui pourraient voir le jour au-delà de l'enquête antiterroriste en cours".

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