Il y a une semaine tout juste, Monseigneur Michel Aupetit a remis sa charge entre les mains du Pape. Tout s'est ensuite précipité après la parution d'un article de presse. Mais en réalité, la crise couvait depuis des mois dans le diocèse.
Un climat délétère, des tensions,… L'archevêque de Paris s'était fait beaucoup d'ennemis. Ce qu'il a lui même laissé entendre dans la vidéo qu'il a mis en ligne jeudi 2 décembre. Il a évoqué des difficultés relationnelles
et a ajouté : "J'ai bien sûr été fortement troublé par les attaques dont j'ai été l'objet. Je prie pour ceux qui, peut-être, m'ont souhaité du mal comme le Christ nous a appris à le faire. Lui qui nous aide, bien au delà de nos pauvres forces."
Concernant ceux qui ont pu lui souhaiter du mal, il y a plusieurs possibilités. Une partie des parents d'élèves du
prestigieux lycée catholique Saint Jean de Passy, dans le cossu 16e arrondissement, ne lui ont jamais pardonné le licenciement du directeur de
l'établissement. Même si deux audits avaient concluent à des pratiques
managériales à l'origine de graves souffrances au travail.
J'ai bien sûr été fortement troublé par les attaques dont j'ai été l'objet.
Monseigneur Michel Aupetit
Autre conflit à gérer, celui-ci à l'Église Saint Merry dans le quartier les Halles / Beaubourg. La cohabitation était
devenue impossible entre les prêtres et les laïcs du centre pastoral. Michel
Aupetit prend alors la décision de retirer sa mission au centre pastoral. Il se
met à dos ces catholiques de gauche, qui incarnent le progressisme en
renouvelant la liturgie de la messe et en accueillant les artistes, les exilés ou encore, les chrétiens LGBT.
Puis, un autre front ouvert cet été, avec les tradis. Michel Aupetit a décidé d'appliquer à
lettre les consignes venues du Pape pour encadrer plus strictement la messe en
latin. Il en a alors supprimé la moitié. Il n'y a plus que cinq Églises où on peut les
célébrer dans Paris et il faut demander des autorisations.
À cela, il faut ajouter les deux vicaires
généraux Alexis Leproux et Benoit de Sinéty qui ont quitté le diocèse coup sur coup, laissant penser à une mésentente avec leur supérieur. Les paroissiens, eux, l'aime bien
Michel Aupetit, ils aiment ses homélies. Et ils ne savent rien de tout ça ou pas
grand chose. Tout se joue alors en sous main.
Jusqu'à l'article de l'hebdomadaire Le Point de la semaine dernière et l'histoire d'un mail datant de
2012 sans équivoque. Il est alors question d'une relation
intime de Michel Aupetit avec une femme. Le contenu précis de
ce message n'est pas connu et on se sait pas non plus, comment celui-ci a ressurgi.
Cela part comme un trainée de
poudre. Les explications et dénégations ne servent à rien et le vent du scandale se met à souffler. Il faut alors couper court, très vite. D'où la lettre
de démission envoyée au Vatican dans les deux jours qui ont suivi l'article. La
balle est donc dans le camp du Pape : à lui de juger.
Le Pape François est informé par le nonce,
l'ambassadeur du Vatican à Paris. Puis, il y a également le cardinal Ouellet, un
québécois qui parle français qui connait bien l'église de France. Il est en
charge de la congrégation des évêques à Rome, il a des dossiers sur chacun et
parle à l'oreille du Pape.
Mais on ne sait pas ce qu'il se disent précisément. Une chose est sûre, le diocèse de Paris, c'est la vitrine de l'Église de France. Le diocèse le plus exposé, le plus proche du pouvoir politique. Il lui faut donc un archevêque irréprochable, audible, qui fasse l'unanimité. La réflexion à Rome aurait pu prendre des semaines, mais cela n'a pas trainé. La démission a été acceptée.
Emmanuel Tois est vicaire général depuis septembre, à Paris. Il est proche collaborateur de Michel Aupetit : "Les délais, personne ne les maitrisait. Ceux qui pensaient qu'on n'allait pas lui demander de partir, ce sont trompés dans les faits. En tout cas, ce qui est certain, c'est qu'il est important maintenant, c'est que la certitude soit levée. Cela permettra d'aller de l'avant. (...) Pour avoir travailler de très près trois mois avec lui, je ne l'ai jamais constaté."
Peut-être que certains, dans le diocèse de Paris voulaient sa peau. D'autres se disent tristes et consternés. Pour assurer l'intérim, le pape a nommé un administrateur apostolique, extérieur. Il s'agit de Georges Pontier, l'archevêque émérite de Marseille et ancien président de la conférence des évêques de France, qui reprend provisoirement les rênes. Une figure apaisante.
Il va falloir trouver un successeur à Michel Aupetit qui ne sera donc resté que 4 ans en poste. Le nonce va consulter, enquêter, c'est à sa discrétion. Il proposera ensuite, des noms au Pape. À Lyon, le remplacement du cardinal Barbarin avait pris 7 mois.
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