Alsace : une habitante a-t-elle vraiment été frappée par une météorite ?

Le récit a fait le tour de nombreux médias ces derniers jours. Une Alsacienne a assuré avoir été frappée par un fragment de météorite, le 6 juillet dernier à Schirmeck, dans le Bas-Rhin. Cette habitante buvait un café à 4h du matin avec une amie, quand un caillou de cinq centimètres a rebondi sur le toit de la maison et l’a heurtée. Cette Alsacienne, touchée aux côtes, n’a heureusement eu qu’un simple bleu et n’a pas été blessée. Mais s’agissait-il vraiment d’une météorite ? Brigitte Zanda, spécialiste des météorites, est formelle : le caillou retrouvé en Alsace n’a "aucune de ces caractéristiques-là". "La photo qu’on nous a montrée n'est pas du tout une météorite", assure l’enseignante-chercheuse au Muséum d’histoires naturelles, interrogée par RTL.

"Cette femme ne sait pas reconnaitre une météorite, elle a peut-être ramassé le mauvais caillou. Si elle avait été heurtée par une météorite, ça aurait dû lui faire très mal. Je ne remets pas sa bonne foi en cause, mais une erreur est possible", ajoute la responsable scientifique du programme Vigiciel, qui permet notamment de retrouver les météorites qui tombent en France.

"Quand on voit une météorite, c’est instantané"

Brigitte Zanda a insisté sur la différence entre le caillou retrouvé en Alsace et une météorite. "La météorite est un objet qui a traversé l’atmosphère et qui ne se fait pas sans douleur. Si c’est une étoile filante, l’objet céleste est consumé. Sinon ça traverse l’atmosphère, mais si vous traversez trop vite, l’air se comporte comme un mur et le caillou se fracasse. Le caillou va donc se casser en plein de morceaux." Une météorite d’un mètre de diamètre, dont le poids est d’une tonne avant l’entrée dans l'atmosphère, a ainsi été retrouvée en Normandie avec un poids de seulement un à deux kilos.

Une fois arrivées sur Terre, les météorites vont avoir une apparence caractéristique. "Les cailloux vont être très marqués en surface, ils vont avoir une croûte de fusion en surface. L’intérieur va être différent de l’extérieur, qui a été chauffé. L’objet a des formes angulaires, avec des faces lissées. Le caillou a donc une forme particulière avec des formes anguleuses, il est noir et fondu à l’extérieur, comme une couche de goudron. L’intérieur est toujours différent", détaille Brigitte Zanda.

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"95% des météorites contiennent du métal qui va briller. Ce métal va rouiller, avec des petites taches rouges. Quand on voit une météorite, c’est instantané", juge l’enseignante-chercheuse, qui insiste sur la nécessité de former la population à reconnaître les météorites, notamment à travers le programme Vigiciel. "Les gens vivent en ville et ne voient plus les cailloux tomber. Les gens n’identifient pas les cailloux qui viennent de tomber. Ce sont deux choses qui font qu’il y a cinq fois moins de météorites retrouvées aujourd’hui qu’au 19e siècle", conclut-elle.