Alerter avant qu'il ne soit trop tard : c'est quoi le violentomètre qui s'affiche sur les sachets en pharmacie et en boulangerie ?

En France, une femme est victime de violences toutes les 3 minutes. Tous les trois jours, l'une d'elles meurt sous les coups de son conjoint ou de son ex-conjoint. Pour plus de la moitié, ces féminicides ont lieu en zone rurale, à la campagne. Fort de ce dramatique constat, le violentomètre, un outil de prévention des violences conjugales, est distribué en France à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, ce mardi 25 novembre. 

Ce violentomètre - une échelle graduée verte et rouge - est destiné à sensibiliser les femmes aux violences, et de les alerter avant qu'il ne soit trop tard. Il est notamment imprimé sur les sachets distribués en pharmacie ou à la boulangerie. Cette frise colorée illustre différents niveaux de relations à travers 23 situations types. 

Dans la zone verte, se trouvent les signes d'une relation saine. En jaune et orange, la vigilance est de mise, avec des attitudes déjà violentes, telles que le "chantage" ou la "fouille des textos". En rouge, la situation est dangereuse, avec des "menaces" et des violences physiques. Ton partenaire "te frappe" ou "t'oblige à avoir des relations sexuelles", est-il notamment écrit. 

La définition du consentement et les numéros d'urgence y sont également rappelés.

Un "premier pas" à Nyons

Créé il y a longtemps en région parisienne, le violentomètre est désormais diffusé plus largement, notamment à Nyons, cette commune de la Drôme Provençale de 6.800 habitants. Anne-Marie Corrand glisse tous les jours les médicaments dans ce sachet, où se trouvent également des numéros d'urgence. "Sur ce violentomètre, il y a des petits messages qui permettent de se positionner sur la relation que l'on a avec son conjoint", décrit-elle sur RTL. "En milieu rural, elles sont beaucoup plus concernées par ce type de violence", affirme la pharmacienne. 

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Les sachets ont été distribués par la communauté de communes des Baronnies en Drôme Provençale. "La pharmacie reste une première porte d'entrée. La personne repart avec son sachet, qui est ensuite posé quelque part, et c'est visible", assure Sophie Amourous, en charge du contrat santé, soulignant un "premier pas". Après les pharmacies, les élus de la Drôme Provençale espèrent mettre le violentomètre aussi sur les sachets de baguettes de pain.

Si vous ou l'un de vos proches êtes victime de violences conjugales, vous pouvez téléphoner au 3919, une ligne anonyme et gratuite. Ce n'est pas un numéro d'urgence. Si vous êtes en danger, il faut contacter sans attendre les forces de l'ordre au 17, ou le 112 (service d'urgence unique européen).