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Aide sociale à l'enfance : l'enfer de mineurs logés dans des hôtels insalubres

REPORTAGE - Des milliers de mineurs sont accueillis dans des hôtels parfois insalubres. Auprès de RTL, certains racontent ces conditions difficiles et leur manque d'accompagnement.

10.000 mineurs isolés sont hébergés dans des hôtels (illustration)
Crédit : MEHDI FEDOUACH / AFP
RTL ÉVÉNEMENT - Enquête sur ces mineurs de l'Aide Sociale à l'enfance hébergés dans des hôtels
00:03:55
RTL ÉVÉNEMENT - Enquête sur ces mineurs de l'Aide Sociale à l'enfance hébergés dans des hôtels
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Nerissa Hemani - édité par Jérémy Billault
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Des mineurs de l'Aide Sociale à l'enfance hébergés dans des hôtels, alors même que la loi l'interdit. On estime que 5% des jeunes de l'ASE, soit 10.000 jeunes, vivent à l'hôtel, dans des conditions parfois difficiles. Cela peut parfois mener à des drames, comme celui qui s'est produit le 25 janvier : Lily, 15 ans s’est suicidée dans une chambre d’hôtel à Clermont-Ferrand.

RTL a rencontré des mineurs l'ASE qui vivent à l'hôtel, à Osny, en banlieue parisienne depuis plusieurs mois. En périphérie de la ville, dans une zone commerciale, un hôtel héberge une trentaine migrants mineurs. Le gérant nous interdit d'entrer, mais à travers les fenêtres, on aperçoit les chambres, sommaires : deux lits superposés, une salle de bains commune. 

Gogo 16 ans, vit ici depuis 4 mois. Il raconte son extrême solitude. "On passe notre temps à dormir, on ne fait rien, explique-t-il. Le soir, on va au terrain pour se décompresser un peu, mais on ne va pas à l'école. On n'a pas d'éducateur, personne ne vient nous voir, même de temps en temps". 

On ne va pas à l'école. On n'a pas d'éducateur, personne ne vient nous voir, même de temps en temps.

Gogo, 16 ans, hébergé à l'hôtel en banlieue parisienne

Comme Gogo, 95% des jeunes placés par l'ASE à l'hôtel sont des migrants. On les appelle les mineurs non accompagnés, livrés à eux-mêmes dans l'attente d'un placement en foyer. Certains trouvent du réconfort auprès de quelques associations comme Emma, bénévole pour Utopia 56. "Des jeunes peuvent rester jusqu'à 5,6 mois en hôtel, explique-t-elle. Ils attendent un placement, d'être inscrit à l'école, d'avoir un éducateur, une éducatrice, et c'est la désillusion. Ça peut aggraver des situations psychologiques déjà très compliquées". 

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Lina, qui a aujourd'hui 21 ans, garde un souvenir violent de son placement à l'hôtel lors de son adolescence. Ses souvenirs de l’ASE sont encore douloureux, ballottée de foyer en famille d'accueil, puis dans des hôtels insalubres à 16 ans. "Il y avait des cafards, des limaces, j'avais du mal respirer tellement il y avait de moisissure dans l'hôtel, se souvient-elle. J'avais une voisine de chambre qui se droguait, se prostituait. Je me sentais totalement abandonnée, je prenais tout ce qu'il fallait pour en terminer". Elle confirme avoir fait "plusieurs" tentatives de suicide. "La police est même venue une fois en disant : 'Nous, on ne peut rien faire'". 

Les structures d'accueil sont aujourd'hui saturées.

François Sauvadet, président des départements de France,

Pour éviter ces situations, depuis le mois dernier, un décret interdit le placement des mineurs de moins de 16 ans à l'hôtel. Pour les jeunes de 16 à 21 ans, le séjour ne peut dépasser 2 mois. Mais aujourd'hui, la loi n'est pas respectée par de nombreux départements, responsables de l'aide sociale à l'enfance. Et, surtout, en cas de contrôles des préfectures, aucune sanction n’est prévue.

Les départements affirment que le décret est inapplicable en l'état : les foyers sont saturés, impossible de faire face à l'afflux de mineurs étrangers. François Sauvadet, président des départements de France, nous explique que "les structures sont aujourd'hui saturées, avec 50.000 jeunes migrants qui ont dû être pris en charge". 

"Le fait migratoire est un phénomène que nous ne pouvons supporter seuls, affirme-t-il. J'ai demandé à l'État de prendre en charge l'accueil pendant la période d'évaluation de la minorité du jeune, qui peut durer de 15 jours à six mois." Selon les départements de France l'ASE coûte 9 milliards d'euros par an aux départements, dont 1,5 milliard consacrés aux mineurs étrangers.

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