Coup de tonnerre chez Renault. Jeudi 7 janvier, des perquisitions menées par les services de répression des fraudes ont été effectuées dans quatre sites du constructeur automobile. Selon la CGT, qui a révélé l'affaire, l'opération aurait eu lieu dans le cadre d'une enquête sur de possibles fraudes aux émissions polluantes.
Laurent Capello, rédacteur en chef du magazine Autoplus, appelle pour l'heure à rester prudent. “On a peu d’informations, et c'est d'ailleurs un peu léger de la part des pouvoirs publics de balancer des accusations très grave sans donne aucune information, en ayant fait des tests partiels puisque seulement 22 voitures sur 100 ont été testées", estime-t-il. “Pour l’instant il n’est pas du tout écrit que Renault ne respecte pas les normes”, ajoute le porte-parole des diesélistes de France Yann Lemoine.
Je trouve étonnant que les syndicats n'essaient pas de protéger jusqu'au bout les constructeurs.
Yann Lemoine, porte-parole des diesélistes de France
Le porte-parole souligne notamment le rôle paradoxal de la CGT dans l’affaire, qui est la première à avoir “jeté un pavé dans la mare” alors que les ouvriers qu’elle défend tiennent à tout prix à sauvegarder leur emploi. “On a bien vu que la Bourse a baissé : je trouve cela étonnant que les syndicats n’essaient pas de protéger jusqu’au bout les contrôles des constructeurs pour lesquels ils travaillent”, souligne Yann Lemoine. “Entre la CGT qui fait fuiter l’affaire des perquisitions, puis le communiqué un peu hasardeux du gouvernement, tout cela semble un peu improvisé”, renchérit Laurent Capello.
Certes, ces normes permettent de comparer les voitures entre elles, mais elles sont très éloignées de la réalité
Laurent Capello, rédacteur en chef d'Autoplus
L’affaire révélée le 14 janvier met en tout cas en lumière un problème jusque là sous-estimé dans la construction automobile : les normes d’homologation ne sont pas en phase avec ce qu’il se passe en pratique. Entre les tests effectués par les constructeurs et ceux réalisés en conditions réelles par les équipes d’Autoplus, les chiffres varient d’environ 40%. “Certes, ces normes permettent de comparer les voitures entre elles, mais elles sont très éloignées de la réalité”, explique Laurent Capello.
Les choses pourraient cependant bientôt changer : en 2017, de nouvelles normes seront mises en place au sein de l’Union Européenne. Une nouvelle réglementation “plus réaliste”, mais encore loin de la réalité, selon le rédacteur en chef d’Autoplus.
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