"Ça coûte toujours plus cher" : on vous explique la "friendflation", ou quand entretenir ses amitiés devient un luxe

Un an après la "shrinkflation", tendance qui consiste à réduire les quantités d'un produit vendu sans en baisser le prix, un nouvel anglicisme arrive des États-Unis et pose une nouvelle fois le coût de la vie au cœur de nos préoccupations.

Voici la "friendflation", un mélange d'amitié et d'inflation. Pour résumer, cela signifie qu'avoir des amis nous coûte de plus en plus cher. Cela représente 335 euros par mois, selon une étude de 2024 de badcredit aux États-Unis. Les sorties au restaurant, dans un bar, les cagnottes pour les anniversaires ou encore les invitations au mariage, tout cela vire parfois au gouffre financier.

Au micro de RTL, Yasmina, 36 ans, voit parfaitement ce qu'est la friendflation. "Je la ressens bien. J'avais une année où j'ai eu quatre mariages à l'étranger. Je crois que ça m'avait fait 8.000 euros en tout sur l'été", se rappelle-t-elle : "Ça monte vite, le billet d'avion à 200 euros, puis les restaurants, le logement. Alors Yasmina a dû faire des choix : "J'ai décidé un peu de filtrer. Je dis que 'je suis désolée, je n'ai pas pu avoir mon week-end'. Ce n'est pas possible en fait."

La jeunesse principale victime de la friendflation

Si sortir entre amis coûte de plus en plus cher, c'est à cause de la hausse des prix, mais aussi des réseaux sociaux, remarque Emma qui "voit plein d'idées d'activités sur les réseaux sociaux" donnant envie de les partager entre amis : "On se dit que cela peut être sympa de faire ça et, finalement, cela devient un engrenage, cela coûte toujours plus cher."

Entretenir une amitié est devenu tellement chère qu'une personne sur dix a déjà coupé les ponts avec des amis car elle ne pouvait plus suivre financièrement.

"Les jeunes avec de faibles revenus sont particulièrement concernés", explique Sandra Hoibian, directrice du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc) : "Ils ont plutôt des petits logements et donc cela va jouer sur leur sociabilité." Prendre sa voiture coûte cher alors "on va limiter les déplacements", illustre Sandra Hoibian. Selon ses recherches, les personnes défavorisées sont deux fois plus isolées que les plus riches.