La semaine du 8 septembre 2025 est placée sous le signe de l'incertitude, aussi bien politiquement que socialement, entre la question de confiance et le mouvement "Bloquons Tout" prévu pour mercredi 10 septembre. RTL s'est rendu à Saint-Claude dans le Jura, fleuron industriel de l'après-guerre, où la plus grande inquiétude des habitants reste le pouvoir d'achat.
Un supermarché discount en périphérie de Saint-Claude est l'un des seuls bénéficiaires de l'inquiétude ambiante. En face, MBF, la dernière fonderie désaffectée de la ville, a été fermée il y a trois ans. Dans presque tous les chariots qui sortent du magasin, la même logique, le même refrain : serrer le budget au maximum. "Déjà qu'on n'arrive pas à joindre les deux bouts, comment voulez-vous qu'on ne soit pas inquiets ? Je ne vais plus tellement chez le coiffeur, je ne pars plus tellement, je ne vais plus au restaurant, bien entendu. On essaie de faire des économies d'eau, d'électricité. Parce qu'à la fin du mois, c'est de plus en plus difficile. L'avenir est inquiétant", raconte Mimi, retraité.
Guillaume, fonctionnaire, a pris ses habitudes ici pour faire ses courses à l'économie. Ce qui l'inquiète surtout, c'est une éventuelle cure d'austérité : "Il y a le spectre de la Grèce, qui est quand même un exemple proche, qui a fait des dégâts. Moi, personnellement, je suis fonctionnaire. Perdre 30% de mon salaire, ce n'est pas un truc qui m'enchante si jamais on en arrive là. Il ne faut pas se croire à l'abri".
Tout le monde à Saint-Claude a l'air de subir les blocages politiques du moment. Direction la grande rue commerciale de Saint-Claude pour le comprendre. Beaucoup de rideaux de fer sont définitivement baissés. D'autres boutiques comme celle de Sabrina tentent de survivre, mais pour combien de temps ? "Il y a des magasins qui ont fermé parce qu'il y a beaucoup de départs à la retraite. Je me pose la question de fermer boutique parce que submergée par les charges, c'est l'URSAF, c'est la TVA, c'est la SACEM, c'est tout. Je me dégage un tout petit salaire, même pas un SMIC pour pouvoir m'en sortir. J'en ai un peu ras-le-bol de travailler pour rien", dit-elle.
Cette inquiétude est partagée par les élus locaux, d'autant plus dans une ville comme Saint-Claude qui est passée de 12.000 habitants en 2009 à moins de 9.000 aujourd'hui. L'hôpital ferme un à un ses services, la dernière ligne ferroviaire est menacée, les friches industrielles ne trouvent aucun repreneur. Jean-Louis Millet achève sa 19e année de mandat de maire avec ce cri d'alarme : "Les particuliers, comme les collectivités, comme les entreprises, n'en peuvent plus. Je dois dire clairement, on est au point de rupture. L'instabilité du gouvernement, c'est quelque chose qui interpelle tout le monde. On sent une ambiance malsaine".
Comme d'autres maires, d'autres élus, Jean-Louis Millet attend la dotation de l'État pour construire son budget avec des économies qu'il ne sait plus où trouver.
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