On paie huit fois plus par carte bancaire que par chèque aujourd'hui. Et le phénomène d'extinction se poursuit depuis des années. Un peu comme le timbre poste. Les volumes de chèques ont diminué de 11% en 2018.
Pourtant, c'est ce qui a été le plus falsifié l'an dernier : un peu plus d'un milliard de fraude en tout dont 450 millions pour les chèques. La sécurité sur les paiements par carte bancaire été renforcée, et ça va encore être amélioré avec des nouvelles normes en septembre, car cela accompagne le développement du e-commerce, un marché qui progresse de 20% par an.
En revanche, le chèque en bois à l'ancienne ou le chèque volé lors d'un cambriolage ou le chèque gratté pour changer le nom du bénéficiaire, qui fait "so XXe siècle", marche toujours.
C'est facile, c'est pas cher et ça peut rapporter gros puisque le montant moyen fraudé par chèque est de 2704 euros.
Il faut dire que le chèque est une exception française. Sur dix chèques signés en Europe, sept viennent de France. Le chèque qui a été introduit dans le quotidien des Français en 1865 et a vraiment décollé pendant les 30 Glorieuses quand les patrons ont versé les salaires par chèque. Et ce moyen de paiement fait de la résistance.
Le chèque reste d'ailleurs souvent le mode de paiement des gros achats. On en fait chacun une trentaine par an mais pour un montant moyen de 507 euros. Et le poids du chèque va continuer à baisser dans notre économie, c'est écrit, car le paiement sans contact se développe : plus de deux milliards de transactions par an. Le paiement par mobile se développe aussi ainsi que "l'instant payment" qui va permettre de faire des virements de compte à compte en 10 secondes.
Pas si sûr. Les banques aimeraient bien, car cela leur coûte deux milliards et demi par an de traiter chèques. Mais le chéquier garde un rôle social très fort. C'est un service gratuit. Les ménages modestes y ont accès alors que, parfois, la carte bancaire est trop chère pour eux.
Et puis, le chèque est beaucoup utilisé par les personnes âgées, celles qui ont le plus de mal avec le digital. Enfin, vous avez tout un pan de professions libérales, médicales notamment, qui ne veulent pas avoir de terminaux de paiement pour la carte bleue et qui continuent à prendre les chèques. Cela n'est pas si négligeable que ça.
Dans un monde idéal, on déclarerait le chèque obsolète et on donnerait une date de fin avant de le dématérialiser comme on a fait pour les chèques restaurant par exemple. Mais ce serait beaucoup d'ennuis au niveau politique. En 2016, le gouvernement avait essayé de réduire la durée de validité d'un chèque pour accélérer son déclin. La disposition avait été retoquée par les députés.
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