Les ventes de voitures en Chine, premier marché au monde, chutent pour la première fois depuis près de trente ans. En juillet et août 2018, les ventes sont en retrait par rapport à la même période l'année dernière. Et Nomura, un cabinet d'étude, prévoit une chute des ventes en 2018, pour la première fois depuis 1990.
Les voyants rouge s’allument chez les constructeurs, explique le Financial Times. L'Américain General Motors a vu ses volumes baisser de 15% ces trois derniers mois, et Volkswagen, de loin le premier vendeur occidental dans l’Empire du Milieu, est à moins 11% sur le mois de septembre. Les fabricants d’automobile commencent donc à s’inquiéter.
Les constructeurs dépendent largement du marché chinois. Avec 29 millions de véhicules vendus l’année dernière - à titre de comparaison, il s’en est vendu moitié moins en Europe (15 millions) et 17 millions aux États-Unis -, la Chine est la principale réserve de croissance pour les industriels occidentaux. Et la première source de profit. Le pays pèserait pour le quart des profits de Volkswagen et de Nissan, le japonais associé à Renault, et jusqu’à 40% pour des marques de luxe comme Mercedes et BMW.
Le ralentissement du moteur Chinois aurait donc de fortes répercussions sur les comptes des constructeurs européens, et sur leurs plans de charge. Il y a quelques jours, c’est le Britannique Jaguar Land Rover, qui annonçait la fermeture d’une de ses usines britanniques, en partie à cause de la chute des ventes en Chine, alors que ce marché tirait la marque au félin depuis dix ans.
Ce coup de frein peut s'expliquer par des raisons conjoncturelles. La Chine va moins bien, la bourse a chuté de près de moitié cette année, et cela peut jouer sur le moral des consommateurs aisés qui sont la clientèle des marques européennes.
Il y a aussi des facteurs plus durables. Les embouteillages des métropoles chinoises font passer ceux de la France pour de petits bouchons de villages. Il faut par exemple plusieurs heures pour traverser Pékin. De plus, pour limiter la circulation, les autorités organisent désormais des tirages au sort de plus en plus sélectifs pour l’obtention de cartes grises. Et puis il y a un problème que nous connaissons bien aussi, le prix de l’essence, qui a fortement augmenté. Et tout cela sans compter les facteurs structurels.
Et le marché n’a peut-être pas atteint un plateau, même si le nombre de véhicules par habitant est bien plus faible que chez nous. D’abord parce que le marché de l’occasion se développe à grande vitesse et parce que les services de covoiturages et de VTC décollent littéralement. Didi Chuxing, le Uber chinois, a plus de 500 millions d’utilisateurs et dit faire 10 milliards de courses par an.
Renault et Peugeot ne vendent quasiment pas en Chine. Mais l'Hexagone possède toute une filière automobile, avec de grands équipementiers comme Valéo, qui réalisent les pièces détachées des voitures et qui ont une activité considérable en Chine, dans la foulée des grands constructeurs allemands, japonais et américains. Sans compter notre champion mondial du pneu, Michelin, qui voit, depuis peu, son carnet de commande chinois se dégonfler.
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