Vous connaissez ma méfiance vis-à-vis de l'impôt, et les nombreuses chroniques que j'ai consacrées au grand bazar fiscal français... L'actualité a donné une matière infinie à ces critiques, quel que soit le gouvernement. Et pourtant cette fois-ci, je dis "oui" à une augmentation de la fiscalité sur le carburant, et en particulier sur le gazole, qui n'a aucune raison d'être une niche fiscale de plus.
C'est vrai que les taxes sur le carburant ne cessent d’augmenter. Selon une étude de l'association de défense des consommateurs, la CLCV, publiée hier, un automobiliste qui fait 12.700 km par an (c'est la moyenne) avec une voiture à essence, paye 871 euros de taxes avec ses pleins, à l'année. C'est 46 euros de plus entre 2017 et 2018.
Et s'il roule au diesel, l'augmentation a été de 85 euros en un an. Les taxes représentent un peu plus de 60% du prix de l’essence, alors que le prix du pétrole brut, la matière première qui doit être raffinée, ne compte que pour un quart.
Mais en réalité, quand vous allez à la pompe, vous croyez acheter un produit, mais vous payez un droit à polluer. Un droit d'utiliser, et en l'occurrence d'abîmer, un bien public précieux : la qualité de l'air. Seule une taxe peut remplir cette fonction. Elle permet de facturer à l'automobiliste ce que les économistes appellent les "externalités", c'est-à-dire les coûts indirects de la navigation automobile. En clair : la pollution.
On pourrait vous dire que l’essence n'est pas un bien comme les autres : les gens en ont besoin, pour aller travailler, ils ne peuvent pas faire autrement. Mais on peut dire ça de très nombreux produits : l'alimentation, l'eau, l'électricité, la santé, le téléphone, l'abonnement à internet... Finalement, tous les biens ne sont "pas comme les autres", parce qu'ils nous sont tous nécessaires ! Et pourquoi ne pas rajouter le coiffeur...
Là où vous avez raison, c’est que les alternatives au déplacement automobile sont très médiocres chez nous, en région parisienne notamment. Le réseau de RER est complètement délabré, il n'y a pas de parkings à l'entrée de la capitale, parce que la maire de Paris s'en contrefiche et que les commune avoisinantes n'en veulent pas.
La véritable aberration n'est pas le niveau des taxes sur l’essence, c'est le fait qu'elles ne sont pas utilisées pour développer les transports en commun, et qu'elles viennent au contraire abonder le budget général de l'État...
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