Et si on créait un fonds d'assurance catastrophe pour rembourser les pertes occasionnées par la crise du Covid-19 ? C'est l'idée de Thomas Buberl, le patron d'Axa. Une mesure envisageable mais toutefois assez peu réalisable. Le directeur général d'Axa doit le savoir : quel commerçant et/ou PME a souscris jusqu'ici une surprime pour risque de pandémie ? La dernière qui a frappé la France était la grippe espagnole en 1918. Ainsi, aucun professionnel n'est couvert. Les assureurs le disent tous : prendre en charge la perte d'activité en France leur coûterait environ 50 milliards d'euros, soit la ruine du système.
Même si les assureurs dégagent de copieux bénéfices, cette somme de 50 milliards est l'équivalent à l'échelle nationale de tout le chiffre d'affaires des professionnels de l'assurance, soit l'intégralité de tous les profits de l'assurance pendant dix ans. Faire payer les assureurs aujourd'hui se terminerait par un renflouement des entreprises par les Etats. En définitive, ce serait alors le client assuré ou le contribuable qui paierait la note.
Le fonds catastrophe naturelle fonctionne aujourd'hui via un petit pourcentage sur chaque contrat habitat ou auto qui est collecté. Et il collecte environ un milliard et demi par an en France, en reversant en moyenne la même somme chaque année (certaines années plus, certaines moins). On sait ainsi anticiper et quantifier les inondations, tempêtes ou sécheresses, mais pas les pandémies.
Peut-on créer un fonds pour indemniser les victimes en cas de catastrophe sanitaire ? Ce n'est pas certain. Nous allons faire une simulation en mettant un milliard et demi d'euros de côté tous les ans comme pour les catastrophes naturelles. Si une nouvelle épidémie émerge dans dix ans, on aura 15 milliards en caisse, ce qui est donc insuffisant, puisqu'on parle d'un coût de 50 milliards. Si l'épidémie revient dans 102 ans, on aura 153 milliards en caisse. Cela fonctionne mais c'est très virtuel : la France a des problèmes chroniques de déficit budgétaire et on imagine mal un gouvernement laisser dormir une telle somme quand il devra équilibrer son budget.
Pour la pandémie, les assureurs ne paieront ainsi que les complémentaires santé ou les primes d'essai. Il faut admettre que face à une crise comme celle-ci, c'est ce qu'on appelle le risque souverain. Les assureurs devront toutefois faire preuve de solidarité.
En effet, depuis quelques années, les commerçants sont pénalisés par des attentats terroristes, des manifestations de Gilets jaunes qui dégénèrent dans des quartiers tranquilles et maintenant une cessation d'activité à cause d'une pandémie. Autant d'événements qui ne sont pas assurés. C'est contre-nature pour une compagnie d'assurance, mais il va falloir que ces grands groupes mondiaux réfléchissent à assurer l'imprévisible sans faire flamber le prix de leurs contrats.
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