Édouard Philippe a été très ferme jeudi
28 mai : oui, on va traquer les entreprises qui ont abusé du chômage partiel. Mais
est-ce qu'il y en a beaucoup ? C’est très difficile à prouver mais, selon
plusieurs cabinets indépendants et des rapports internes au ministère du
Travail cités par Philippe Martinez (le patron de la CGT) sur RTL, on est
autour d’un quart d’entreprises qui ont mis leurs salariés au travail partiel
et qui leur ont demandé de continuer à travailler chez eux.
Les entreprises qui ont abusé doivent-elles
rembourser les salaires payés par l’État pendant deux mois ? En théorie oui. Mais
dans les faits, ce sera difficile à prouver sauf si des salariés dénoncent
leurs employeurs en prouvant avec des mails qu’on leur a demandé de travailler
de chez eux alors qu’ils étaient en chômage partiel. Mais, sincèrement,
personne n’y a intérêt.
La plupart des entreprises sortent fragilisées
du confinement. La priorité de l’État, c’est d’éviter que les chômeurs partiels
ne deviennent des chômeurs tout court. Le dispositif a coûté entre 25 et 40
milliards en tout… Il était volontairement généreux. Il est normal que l’État
regarde maintenant d’un peu plus près si certains ont abusé du système. C’est
aussi une bonne façon de justifier la fin de l’État providence.
À partir du 2 juin, le chômage partiel
devient moins avantageux. Moins avantageux pour l’entreprise puisque l’État ne
compense plus à 100% la partie patronale du salaire. Pour les salariés, ça ne
change rien sur ses revenus. Disons que maintenant, la priorité… c’est
d’injecter de l’argent pour relancer les secteurs les plus fragilisés par la
crise : tourisme, aéronautique, automobile, culture… Il va falloir cibler les
aides, cibler aussi les filières et les métiers qu’on a envie de sauvegarder.
Jusqu’ici, le chômage partiel avait pour
vocation de garder les talents et les savoir-faire dans les effectifs des entreprises.
Est-ce que ça a fonctionné ? Clairement oui. Le dispositif qui couvrait tous
les salariés jusqu’à 4,5 SMIC a été un airbag coûteux mais ça nous permet de
conserver les talents notamment dans l’industrie. Il est très difficile de
mesurer la violence du choc économique qu’on est en train de subir.
Jeudi, on a appris qu’il y avait eu 843.000 chômeurs de plus en avril… Il s’agissait surtout de ceux qui
travaillaient quelques heures par mois et qui ont vu leurs contrats d’aide à
domicile ou d’intérimaires s’arrêter net. Quand on regarde la dernière période
noire au niveau emplois qu’on a connue, 2012-2017… quand François Hollande
attendait le retournement de la courbe du chômage, on avait enregistré 585.000
demandeurs d’emplois en plus. 585.000 en 5 ans… 843.000 en un mois…
Si on n’avait pas eu le chômage partiel,
on aurait sans doute 8 millions et demi de chômeurs de plus à la fin du
confinement, c'était la projection de l’OFCE.
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