Coronavirus : les soignants espèrent du "calme" après une année 2020 éprouvante
REPORTAGE - Médecins, infirmiers, aides-soignants… Pour tous les professionnels de la santé, 2020 a été plus qu'éprouvante. RTL leur a rendu visite en ces derniers jours de l'année.

L'année 2020 se termine, mais elle restera, et pour longtemps, historique en raison de l'épidémie de coronavirus. Toute l'année, et jusqu'à aujourd'hui, les soignants ont combattu la maladie et soulagé des milliers de victimes de cette pandémie. RTL a voulu leur rendre hommage, alors qu'ils sont toujours en première ligne en cette période de fêtes. C'est le cas dans le service de réanimation de l'hôpital de Fontainebleau.
D'abord dans ce qu'il reste de la salle qui n'a plus de repos que le nom. Vincent y fixe longuement l'écran installé ici en mars, au milieu de la pièce. Le rythme cardiaque des patients Covid défile. Juste derrière, le mur est tapissé de radios de poumons "d'un patient Covid un peu entre deux eaux, avec une possibilité d'intubation dans les prochaines semaines", explique Vincent. "Ce sera peut-être la dernière image qu'il aura vue. C'est ce qui me prend le plus aux tripes."
À l'entrée de la chambre d'à côté, Flora regarde dans le vide au moment d'enfiler sa combinaison de protection. Soixante patients ici, au plus fort de la crise. Enceinte au moment de la première vague, Ophélie dit avoir retrouvé, à son retour en mai, un service dévasté. "Je les avais au téléphone mes collègues pendant la première vague, se souvient-elle, elles étaient en pleurs. Là, je les retrouve fatiguées, épuisées. On reste des heures et des heures dans les chambres, habillés de la tête aux pieds, en sueur."
Le traumatisme de la première vague reste présent
Ophélie en a "plein les pattes" : "J'ai pas craqué parce que j'ai un autre recul, mais, j'ai encore des collègues qui craquent encore aujourd'hui", confie-t-elle au micro de RTL. Et après 45 minutes au chevet d'un malade intubé, Flora sort et enlève sa combinaison de protection. "Ce n'est pas qu'on s'y habitue, c'est qu'on se conditionne, explique-t-elle. Je ne pourrais pas sauver tout le monde, mais en tout cas, je donne le meilleur de moi-même".
Vincent se rappelle des débuts : "Je me souviens des quatre premiers patients qui se sont retrouvés intubés, ventilés. Les quatre sont morts. Je me suis dit : 'Où est-ce qu'on va comme ça ?' Pendant la première vague, tous les matins je me disais : 'Je retourne dans la fosse à Covid."
C'était inattendu. C'est incroyable. C'est fou ce qu'on a vécu.
Alors à l'heure de formuler des vœux pour la nouvelle année 2021, pour laquelle on parle de vaccins mais aussi d'une éventuelle troisième vague, Ophélie demande que "ça s'arrête. On sera toujours sur le front, comme on dit, même si le virus n'est plus présent. Mais oui, un petit peu plus calme." En attendant, les soignants restent au front. Les huit lits de réanimation de leur service sont tous occupés aujourd'hui.
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