Les Britanniques ne seront pas les seuls à voter par référendum en cette fin de mois de juin. À quelques centaines de kilomètres de Londres, où le scrutin mettant en jeu la place du Royaume-Uni dans l'Union européenne a rendu son verdict vendredi, les 967.500 électeurs de Loire-Atlantique décideront, eux, de l'avenir du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ils répondront par "oui" ou par "non" à la question : "Êtes-vous favorable au projet de transfert de l'aéroport de Nantes-Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes ?"
Pour l'occasion, 1.051 bureaux de vote seront ouverts dans l'ensemble du département. Si le "oui" l'emporte, ce projet, jugé "surdimensionné" par les experts, ne comportera finalement qu'"une seule piste" avait annoncé Ségolène Royal. Deux pistes avaient été envisagées à la base.
Les électeurs devraient classer ainsi un dossier vieux de plus de 50 ans qui opposait élus et écologistes. En guise de protestation, des zadistes ont régulièrement occupé le site de Notre-Dame-des-Landes et de nombreux opposants au projet ont battu le pavé sur la route nationale 165, qui relie Nantes à Vannes. Le 27 février par exemple, ils étaient 10.000, selon la police, "plusieurs dizaines de milliers", selon les organisateurs, à défiler à vélos ou pancartes à la main. Pour le gouvernement, l'objectif de cette consultation, dont le coût est estimé à 1,2 million d'euros par le ministère de l'Intérieur, est de mettre un terme à ce conflit jusque-là sans issue.
Annoncé par François Hollande dans la foulée du remaniement ministériel du 11 février, marqué par l'arrivée de trois écologistes au gouvernement, ce référendum a fait l'objet de nombreuses interrogations. En effet, la consultation a d'abord été jugée en inadéquation avec la loi : la législation ne donnant pas le droit aux collectivités d'organiser un référendum après une décision de l'État. Le 20 juin dernier, les juges du Conseil d'État ont débouté les parties plaignantes composées d'associations et des particuliers. Une autre décision est néanmoins attendue le 22 juin après que France Nature Environnement, la Confédération paysanne et les syndicats Solidaires et Attac ont déposé un recours visant à annuler la consultation locale.
Autre bataille qui a agité la classe politique au moment de convenir des modalités du référendum : le périmètre de consultation. Alors que la ministre de l'Écologie Ségolène Royal souhaitait, avec l'aval des présidents des départements voisins, que la consultation gagne en légitimité en étant ouverte au-delà du simple département de la Loire-Atlantique, Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes et conseiller général du département, qui a toujours été favorable au projet, prônait la version contraire. Manuel Valls avait alors choisi de donner raison à son prédécesseur à Matignon.
Un scénario sans aucun doute plus favorable à la victoire du "oui". Un sondage, réalisé en mars dernier, révélait, en effet, que 58% des habitants de Loire-Atlantique sont favorables à l'aéroport. La sortie de crise sur ce dossier souhaitée par François Hollande a donc toutes les chances d'aboutir.
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