"Hollande serait en partie responsable d'un scénario à la 21 avril 2002", dit Alba Ventura

Alors qu'il s'était astreint au silence jusque-là, François Hollande parle à nos confrères du Point. "Cette campagne sent mauvais", explique le président qui met en garde contre la tentation Jean-Luc Mélenchon. Pourquoi ce candidat en particulier ? "Le capitaine de pédalo", ça vous rappelle quelque chose ? Cette gentillesse prononcée par Jean-Luc Mélenchon contre le candidat Hollande en 2012 l'a poursuivi tout au long de son quinquennat.

Comme "quand c'est flou c'est qu'il y a un loup" de Martine Aubry, c'est le genre de sparadrap dont on ne se défait pas. À l'époque, Jean-Luc Mélenchon mettait en garde contre l'arrivée au pouvoir de François Hollande, contre, disait-il, une dérive sociale-libérale. François Hollande lui rend aujourd'hui la monnaie de sa pièce en accusant Mélenchon de dérive "populiste".

Mélenchon et Le Pen dans le viseur de Hollande

Quand il pointe le "danger populiste" ça vaut autant pour Jean Luc Mélenchon que pour Marine Le Pen. D'ailleurs François Hollande dit redouter un duel Mélenchon/Le Pen. Mais ce qui est nouveau, c'est qu'auparavant dans le "danger populiste" il n'y avait que Marine Le Pen.

Cette fois il y a aussi le camarade Jean-Luc qui, avec ses sondages insolents (19%), est désormais dans le carré de tête loin devant le candidat du PS Benoit Hamon et se rapprochant dangereusement d'Emmanuel Macron.

Macron soutenu par le président

À lire aussi

présidence de la République

ÉDITO - Que fera Emmanuel Macron après 2027 ? "C’est un tabou absolu", souligne William Galibert

Ce dernier est d'ailleurs soutenu par le locataire de l'Élysée, de manière subliminale pour le moment. Parce qu'il sait que cela ferait du tort au candidat d'En Marche. Mais il n'y a aucun doute, même si Emmanuel Macron ne veut ni de loin ni de près d'une forme de parrainage du président de la République.

Le cauchemar de Hollande c'est de revivre un 21 avril avec, dans le rôle de Jospin, Macron et dans le rôle de Jean-Marie Le Pen, sa fille Marine ou Jean-Luc Mélenchon. Alors il n'a sans doute pas totalement tort François Hollande de pointer l'aventure romantique que représente la candidature de Mélenchon.

Mélenchon, le retour de bâton

Mais qui a engendré la créature Mélenchon ? Qui a fait tellement de déçus, au cours du quinquennat, qu'une partie d'entre eux est parti se réfugier chez Mélenchon ? Mélenchon c'est le retour de bâton contre l'homme du discours du Bourget, de la taxe à 75%, contre celui qui s'était présenté comme l'adversaire de la finance, et qui a été le président du ras le bol fiscal, de la loi travail et de la déchéance de nationalité. 

François Hollande a beau jeu de mettre en garde contre le "péril Mélenchon", contre un 21 avril bis si d'aventure l'un ou l'autre de ces scénarios devaient se réaliser il en serait en partie responsable.