L'élection présidentielle de 2017 va-t-elle redistribuer les cartes de l'échiquier politique ? À deux semaines du premier tour de l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon n'a jamais été aussi haut dans les sondages. Et pour la première fois, dimanche 10 avril, dans une enquête Kantar Sofres-Onepoint pour Le Figaro, RTL et LCI, le candidat de La France insoumise a d'ailleurs dépassé François Fillon, atteignant la troisième place à l'issue du premier tour du scrutin, derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Selon cette enquête, Jean-Luc Mélenchon disposerait de 18% des intentions de vote, contre 17% pour le candidat Les Républicains.
Si la cristallisation des votes ne semble pas avoir s'être opérée, et que l'électorat reste volatile, la dynamique actuelle pointe une nette baisse de Benoît Hamon, face à une hausse plus ou moins proportionnellement inverse des intentions de vote en faveur de Jean-Luc Mélenchon.
Mais sur cette dynamique plane le spectre de 2012. Lors du précédent scrutin présidentiel, le député européen n'avait pas réussi à atteindre la troisième place qu'il convoitait au terme du premier tour.
En 2012, le candidat du Front de Gauche était crédité dans les sondages de 12 à 15% des intentions de vote, pour finalement réaliser un score de 11,13% et obtenir la quatrième place derrière Marine Le Pen, alors qu'il répétait à l'envi qu'il réunirait davantage de voix que la candidate frontiste. Pour le politologue Olivier Rouquan, les jeux ne sont pas faits pour 2017. S'il a été donné troisième homme par un sondage, il ne dispose selon cette enquête que d'un seul point d'avance sur François Fillon, ce qui les met au coude-à-coude, en prenant en compte la marge d'erreur des sondages. Au micro de RTL, ce mardi 11 avril,Jean-Luc Mélenchon a d'ailleurs réagi à cette enquête. Un fait dont il est peu coutumier. "Si je suis devant M. Fillon, alors tout l'argument d'après lequel le vote utile serait M. Macron pour éviter le duel Fillon-Le Pen s'effondre."
Si Olivier Rouquan reste prudent et se garde d'énoncer un pronostic, il se base néanmoins sur un faisceau d'indices pour évoquer une conjecture différente de celle de 2012. "Benoît Hamon semble en position de challenger, il n'y a jamais eu en 2012 d'inversion de ce rapport de force", entre Jean-Luc Mélenchon et le candidat du Parti socialiste (PS), explique-t-il à RTL.fr. Le politologue juge également que la sensibilité écologiste du programme de l'ancien socialiste fait que 30% de l'électorat écologiste est acquis à sa cause. Des critères qui s'ajoutent au contexte spécifique de cette campagne. Selon lui, "il y a une perte de repères", couplée à "l'abstention et à beaucoup d'indécision" de la part des électeurs.
Le politologue Laurent Bouvet partage cet avis, en apportant un élément nouveau. Si pour lui, il est certain que Jean-Luc Mélenchon dépassera les 11% obtenus en 2012, c'est notamment dû au fait qu'il avait pâti lors de la précédente présidentielle d'un vote utile en faveur de François Hollande. "Cette année, c'est lui qui bénéficie du vote utile pour la gauche", explique-t-il à RTL.fr, jugeant que Benoît Hamon a élaboré une "mauvaise stratégie", qui bénéficie aujourd'hui à Jean-Luc Mélenchon. Mais Laurent Bouvet prend la question du second tour avec des pincettes, qui dépendra beaucoup de l'indécision de l'électorat. À ce jour, "rien ne permet de dire qu'il puisse se qualifier".
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