Les élections européennes se sont déroulées il y a un an. Elles ont marqué les esprits avec la percée électorale du Front national, arrivé en tête du scrutin avec 24,85% des suffrages, suivi de l'UMP (20,80%) et du Parti socialiste (13,98%), selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. Le taux d'abstention avait atteint 57,57%, contre 59,37%, en 2009. Cette vague avait été qualifiée de "séisme" par Manuel Valls, au lendemain des élections. Et pour cause, le parti de Marine Le Pen était arrivé en tête dans 71 départements sur 101, tandis que le Parti socialiste essuyait une défaite qui venait s'ajouter à la débâcle des élections municipales.
Depuis, le Front national a dû négocier afin de former un groupe parlementaire au Parlement européen, tout en amorçant les élections départementales qui ont eu lieu les 22 et 29 mars 2015. Des tensions au sein du parti et une enquête sur le financement des campagnes électorales ont terni le tableau. Un an après la victoire aux européennes, que reste-t-il du Front national ?
Dès le lendemain des élections, le résultat du Front national a été relativisé. En effet, le score obtenu reste en deçà des chiffres de l'élection présidentielle de 2012. Le taux de participation était de 42,43%. Ainsi, près de 25% des 42,43% d'électeurs ont voté pour le Front national. L'analyse des résultats en termes de pourcentage de l'électorat, et non en termes de suffrages exprimés (et donc de votants), donne une toute autre lecture de l'importance du score des différents partis, rappelait alors le politologue Thomas Guénolé, à L'Obs. La performance du Front national était donc de 11%, celle de l’UMP à 9%, le PS à 6%, l'UDI-MoDem à 4%, EELV à 4% et le Front de gauche à 3%.
Autre défi pour le parti : trouver des alliés afin de pouvoir constituer un groupe d'eurodéputés. La tâche s'est avérée plus compliquée que prévu pour Marine Le Pen. Un mois après le score historique du parti, sa cheffe n'est pas parvenue à former un groupe au Parlement européen. "Cet échec limite la marge de manœuvre des élus d'extrême droite", expliquait La Croix. Du côté des élections sénatoriales, celles-ci ont été un succès pour le Front national qui a fait son arrivée au sein de l'assemblée avec le maire du VIIe arrondissement de Marseille, Stéphane Ravier et le maire de Fréjus, David Rachline.
Mais la présidente du parti met déjà le cap sur les élections départementales. Le Front national a rapidement monopolisé les élections en devenant la bataille de Manuel Valls qui avait déclaré que le parti "n'aime pas la France". Du côté de l'opposition, Nicolas Sarkozy a aussi formulé de nombreuses attaques dans l'objectif de séduire les électeurs du Front national. Cependant, aucun département n'a été remporté lors de ces élections.
"En prenant un tout petit peu de recul, on constate que le FN avait un seul élu ; il se retrouve avec une soixantaine d'élus. Il n'est peut-être pas encore un parti de gouvernement, mais le Front national à 15%, c'est du passé. Aujourd'hui, il fait 25%. Il poursuit son enracinement et son ancrage. Il le fait seul, sans alliance et sans réserve de voix. Le tripartisme, c'est Marine le Pen qui l'a imposé", analysait alors Alba Ventura, éditorialiste politique.
Depuis les élections européennes, le Front national a aussi connu une crise au sein de son propre parti après les propos polémiques de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz, dans le magazine Rivarol. Dans un ping-pong de phrases et de déclarations médiatiques, le fondateur du parti a renoncé à se présenter lors des élections régionales de décembre prochain.
Mais cela ne suffira pas à calmer la guerre engagée entre père et fille. Le congrès du parti finira par suspendre de la formation politique Jean-Marie Le Pen afin de tourner la page des déclarations polémiques en demandant aux radios et télévisions que le temps de parole de Jean-Marie Le Pen, qui "ne représente plus le FN", ne soit plus décompté. L'histoire ne semble pas encore être achevée, puisque l'ancien président d'honneur du parti compte déjà lancer un nouveau mouvement, tout en cherchant à renouer avec Marine.
Le Front national doit aussi faire face à une enquête sur le financement de campagnes électorales, avec la mise en examen cette semaine de son vice-président chargé des questions juridiques, Jean-François Jalkh. Élu député européen en 2014, il est soupçonné d'avoir commis, durant la campagne des législatives de 2012, des délits d'escroqueries, d'abus de confiance et d'acceptation par un parti politique d'un financement provenant d'une personne morale, en l'occurrence la société de communication Riwal.
"Il s'agit de la huitième mise en examen dans ce dossier après notamment celle d'un proche de la présidente du FN, Frédéric Chatillon, dirigeant de Riwal, qui conçoit et réalise l'essentiel des documents de propagande électorale du parti. Trésorier de Jeanne et actionnaire de Riwal, Axel Loustau est également mis en examen. Les deux hommes sont des anciens du GUD, syndicat étudiant d'extrême droite", souligne l'AFP.
Lors de la campagne, Jeanne prêtait de l'argent à une grande majorité des candidats du Front national et leur fournissait des kits de campagne fabriqués par Riwal pour environ 16.000 euros le kit. Ce système, utilisé par 525 des 577 candidats selon une source proche du dossier, leur aurait été présenté comme obligatoire, un terme réfuté en février par Marine Le Pen. Ce sont les intérêts perçus par Jeanne et le prix des kits, ouverts à remboursement sur fonds publics, qui sont à l'origine de cette nouvelle mise en examen.
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