L'UMP est arrivé en tête du premier tour des élections départementales, dimanche 22 mars. Est-ce pour autant un échec pour le Front national ? Depuis l'annonce des résultats, on a beaucoup dit que le FN avait raté la pole position. C'est le cas, c'est factuel. Marine Le Pen s'est sans doute vue plus belle dans le miroir. D'autant que le miroir des sondages était particulièrement déformant.
Au passage - et on doit tous prendre notre part -, il faut rappeler que les sondages, c'est une photographie et de la fiction. Le seul sondage qui compte, c'est celui des urnes. Il y a donc eu une forme d'imprudence de la part des sondeurs, des médias sans doute et de Marine Le Pen elle-même, qui avait inscrit "premier parti de France" sur ses affiches.
Cela dit, même si elle n'a pas décroché la première place, sa progression n'en est pas moins importante. Lorsque l'on prend le temps de regarder les résultats, de voir comment le FN s'est installé dans le paysage, on peut dire qu'elle fait partie des vainqueurs.
C'est une victoire pour le Front national. Il est en tête dans une quarantaine de départements. Il est présent dans 2.000 cantons. Il l'emporte au premier tour dans huit cantons, donc à plus de 50% des voix.
C'est notamment le cas du canton de Sainte-Maxime, à Cogolin, à côté de Saint-Tropez, où il fait plus de 53% des suffrages. Cela veut dire que les électeurs ont fait valser l'UMP et le PS. À part Hénin-Beaumont aux municipales, c'est la première fois que le FN fait élire autant de candidats au premier tour dans un suffrage universel direct.
Marine Le Pen s'est sans doute vue plus belle dans le miroir.
Alba Ventura
Il faut aussi parler de ses nouvelles implantations dans l'Ouest, là où le FN était jusqu'à présent pas franchement désiré. Il fait quand même plus de 18% dans les Cotes d'Armor, en Ille-et-Vilaine et en Loire-Atlantique. Il gagne partout du terrain : dans un département comme la Creuse, où il affichait un petit 5% dans les années 90 (il obtient aujourd'hui 17,5%) ; à Carmaux, dans la patrie de Jaurès, il atteint même 24%.
Ce grignotage est historique. Aujourd'hui le Front national est un parti qui fait 25% des voix à toutes les élections, et tout seul. C'est fini le petit bassin pour le FN.
Le FN reste-t-il un adversaire redoutable pour l'UMP ? La première bagarre, c'est-à-dire celle qui consistait à "arriver en tête", c'est Nicolas Sarkozy qui l'a gagnée. Il compte bien capitaliser sur ce succès. Mais si le FN est aussi puissant au second tour, il peut mettre la droite en difficulté.
Le 29 mars, il y aura 510 duels droite/FN. On ne peut pas exclure, par exemple, la tentation de l'alliance au troisième tour, lorsque le FN sera majoritaire et qu'il faudra constituer les présidences de département. Ces cas seront peut-être peu nombreux, mais ils seront visibles.
On ne peut pas exclure non plus que la consigne du "ni-ni" ("ni FN, ni PS") soit quelque peu gênante. D'abord parce que certains candidats UMP et UDI voudront sans doute se maintenir, et ils pourraient dans ce cas faire élire quelques candidats FN ; mais surtout parce que cela n'incitera pas les socialistes à se reporter sur l'UMP.
C'est peut-être pour cela que dans le communiqué de l'UMP publié lundi 23 mars, on ne trouve aucune trace de ce fameux "ni-ni".
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