L'acte de candidature de Manuel Valls au mouvement La République En Marche pour les législatives a été assez fraîchement accueilli par l'entourage d'Emmanuel Macron. Mais peuvent-ils se passer d'un ancien premier ministre ? C'est en tout cas ce que les premières réactions des proches du nouveau président laissent penser. Ils n'ont pas été tendres. Ils l'ont traité comme un candidat lambda, avec un peu de dédain, voire d'arrogance. Il faut dire qu'ils suspectent Manuel Valls de vouloir faire un OPA sur le groupe progressiste. Et ils n'ont pas tout à fait tort. Même si Manuel Valls a déclaré mardi 9 mai sur RTL qu'il "n'était pas en embuscade". On sait qu'il a des idées pour l'avenir et qu'il aimerait bien - pas tout de suite, mais dans quelques mois - créer un pôle réformiste à l'Assemblée.
Est-ce qu'il faut le tenir à distance pour autan ? Est-ce qu'il ne vaut pas mieux l'avoir dedans que dehors ? Est-ce qu'il y a un risque qu'il devienne à son tour, un jour, un "frondeur" ? On imagine que ce sont toutes ces questions que l'on se pose chez Emmanuel Macron. Mais c'est à se demander aussi si les personnalités qui viennent de la droite ne sont pas mieux accueillies que celles qui viennent de la gauche. C'est vrai : l'impression que ça donne, c'est qu'Emmanuel Macron pourrait prendre plus volontiers un Jean-Pierre Raffarin qu'un Manuel Valls. Un ancien premier ministre de droite, mais pas un ancien premier ministre plutôt social-libéral.
Ce qui est sûr, c'est qu'il ne s'agit pas là d'une question de "renouvellement". On sait qu'il y a un contentieux, une vieille brouille entre Valls et Macron, qui date du gouvernement, de la Loi Macron, du 49.3. Pourtant, il n'y a pas plus compatible sur le plan politique. Ils sont sur la même ligne. Alors on va voir ce qu'il en est. Mais ce sera un premier signe de la part d'Emmanuel Macron. S'il lui ouvre les bras, cela voudra dire qu'il est dans une stratégie de rassemblement très large, dans l'objectif de s'assurer une majorité à l'Assemblée. Sinon le message sera très clair : il s'agira d'un virage vers le centre-droit.
Le sort réservé à Manuel Valls, c'est bien Emmanuel Macron qui va le trancher. Certes il est président de la République, et ce n'est pas lui qui va dire "oui" ou "non" publiquement à Manuel Valls, mais c'est quand même sur son bureau que sont les quelques dossiers litigieux des législatives. Ce sera, en fait, sa première décision de président. Celle qui donnera les premiers contours de sa majorité, qui dira l'ampleur du rassemblement qu'il veut réaliser.
Si c'est "non", Manuel Valls serait en situation d'humiliation. Vous avez vu qu'au Parti socialiste, ils se sont quasiment réjouis de son départ. Il faut dire que les socialistes n'ont pas apprécié que Manuel Valls les enterre une fois de plus. Jean-Christophe Cambadélis a clairement dit qu'il sera exclu. Rappelons au passage que le patron du PS n'a jamais exclu qui que ce soi par le passé, pas un seul des "frondeurs", et plus récemment pas un seul soutien de Macron avant le premier tour.
En réalité, la réaction du PS c'est la réaction d'un parti en déconfiture. C'est la réaction d'un parti qui se recroqueville. Un parti que Manuel Valls voulait déjà changer de fond en comble il y a quinze ans. Il lui faudra peut-être en passer par Emmanuel Macron avant d'y parvenir. Drôle de situation en tout cas que celle d'un ancien premier ministre que les socialistes sont prêts à exclure, et que les macronistes ne sont pas tout à fait prêts à inclure.
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