Ligue des champions : le football italien n'y est plus
DÉCRYPTAGE - Après l'élimination, mardi soir, de l'AC Milan, il n'y aura aucun club italien en quarts de finale de la Ligue des champions.
"Zero Milan". La Gazzetta dello Sport n'y est pas allée de main morte pour décrire l'élimination de l'AC Milan par l'Atlético de Madrid en huitièmes de finale de la Ligue des champions, mardi 11 mars. Il faut dire que l'ancien ténor du football européen faisait vraiment peine à voir sur la pelouse du Vicente-Caldéron.
Jadis, les huitièmes de finale étaient pourtant une formalité pour le club lombard. Mais aujourd'hui, avec un Mario Balotelli scandaleusement exaspérant – un "attaquant à vide" dixit la Gazzetta –, un Adil Rami une fois de plus dépassé par le niveau européen et un Michael Essien qui n'est plus que l'ombre de lui-même, le grand Milan confirme qu'il n'est plus. Kaka, seul joueur à la hauteur de l'évènement, permet surtout aux supporters rossoneri de se souvenir que le Ballon d'Or 2007 faisait autrefois partie d'une équipe de classe mondiale.
Les stars s'en vont
En plus de signer sa disparition de la scène européenne pour au moins un an et demi, le Milan vient également de confirmer le déclin de l'Italie puisqu'elle n'aura pas le moindre représentant en quarts de finale de la C1. Une première depuis 2009. Plus gênant, si l'on excepte la victoire de l'Inter en 2010, plus aucun pensionnaire de Serie A n'a accédé aux demi-finales depuis 2007. Cela démontre que le football italien, autrefois redoutable, peine désormais à rivaliser avec les poids lourds anglais, le Real Madrid, le Barça, le Bayern Munich et le PSG.
La Juventus, en passe de décrocher son troisième Scudetto, était pourtant attendue cette saison pour être la locomotive de l'Italie. Sauf que qui contenait le Galatasaray et le FC Copenhague. La faute en partie à son système tactique et vieille école en 3-5-2, très apprécié dans la Botte mais qui montre trop de limites sur le Vieux continent.
Ces déconvenues sont aussi la conséquence de la fuite de grands talents ces dernières années. Silvio Berlusconi a ainsi été obligé de vendre Zlatan Ibrahimovic et Thiago Silva au PSG pour assainir les finances de l'AC Milan. Naples et la Roma n'ont pas pu résister aux offres mirobolantes pour Lavezzi, Cavani et Marquinhos. Et depuis plusieurs mois, la Juve craint de ne pas pouvoir conserver le prodige tricolore Paul Pogba si une proposition conséquente arrive sur leur bureau.
