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La présidente de l'OL, Michele Kang.
Crédit : Alex MARTIN / AFP
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C'est une grosse journée qui attend l'Olympique lyonnais, ce jeudi 11 décembre. Leader de la phase régulière de Ligue Europa, les Gones accueillent les Néerlandais de Go Ahead Eagles au Groupama Stadium (21h), mais c'est dans les bureaux parisiens de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) que l'état-major du club est le plus attendu.
Rétrogradé administrativement en Ligue 2 en raison de ses dettes avant de voir cette sanction annulée en appel le 9 juillet dernier, Lyon revient pour un traditionnel point d'étape de mi-saison devant le gendarme financier du football français.
L'organe indépendant hébergé par la Ligue de football professionnel (LFP) vérifiera si l'OL a bien respecté ses promesses d'économies, après le remplacement de l'Américain John Textor comme président par sa compatriote Michele Kang, le 30 juin.
A priori, les Lyonnais ne sont plus sous la menace d'une descente administrative à un échelon inférieur, mesure qui aurait condamné l'avenir sportif de l'équipe à court, moyen et probablement long terme - dans un scénario catastrophe à la Bordeaux - avec le risque d'un dépôt de bilan.
Néanmoins, l'OL ne s'était pas affranchi de toute sanction après la levée de celle-ci en appel à l'été. Ses indemnités de mutation de joueurs sont toujours encadrées, de même que sa masse salariale "réduite de 50%", selon le directeur technique Matthieu Louis-Jean.
Eagle Football Group, société qui gère l'Olympique lyonnais, a annoncé en novembre un résultat net déficitaire de 201,2 millions d'euros pour l'exercice 2024-25 arrêté au 30 juin, soit 175,3 millions d'euros de plus que la saison précédente. Au bilan, la dette monte à 517,9 millions d'euros.
Peu étonnant donc que les échos autour du club fassent état d'un probable maintien de ces restrictions de recrutement pour le mercato d'hiver, en dépit de contacts réguliers avec la DNCG.
Oui évidemment, car c'était une question de survie. D'ailleurs, la (très) relative profondeur de l'effectif en témoigne. Contraint de se séparer de l'un de ses deux joueurs les plus valorisés en fin de marché estival - Malick Fofana ou Georges Mikautadze -, le club avait cédé le Géorgien à Villarreal pour plus de 30 millions d'euros. Un joueur remplacé en attaque par un second, voire troisième, couteau en la personne de Martin Satriano, quand les ailes sont toujours délaissées.
De même, la défense est dépeuplée à la moindre blessure, car seuls Moussa Niakhaté et Clinton Mata donnent satisfaction en charnière. Malgré un bilan dans le rouge, Eagle Football a ainsi annoncé une hausse de 7% de ses produits
d'activité au premier trimestre de l'exercice 2025-26, grâce notamment
aux transferts de joueurs cet été.
"Sur une échelle de 1 à 10 du danger pour l'OL cet été, c'était 11", résumait en novembre le directeur général Michael Gerlinger sur Ligue 1+. "C'était extrêmement dangereux. On est très
content d'être là aujourd'hui mais on a
toujours beaucoup de choses à faire. C'est toujours une situation
difficile mais on est sur le bon chemin."
Et ce, juste avant de concéder que "financièrement, ça ne va pas super bien donc il faut voir ce qu'on peut
faire" à l'hiver, avec de nouveaux départs à prévoir. "Mais ce ne sera pas des transferts comme Malick Fofana", avait assuré l'ancien du Bayern Munich. Autrement dit, Lyon est encore très loin d'être sorti d'affaire et de retrouver un fonctionnement normal de club de très haut niveau.
L'homme au chapeau de cow-boy est tombé en disgrâce entre Rhône et Saône, il n'y est plus président, mais continue d'avoir une influence sur la situation locale en tant que propriétaire via la structure Eagle Holding Bidco, qui gère Eagle Football, donc l'OL ainsi que les clubs de Molenbeek en Belgique et de Botafogo au Brésil.
Alors que l'OL doit présenter ses comptes à la DNCG, les conséquences des décisions de l'Américain pourraient encore une fois perturber son audition. La semaine passée, L'Equipe révélait que MCCP Investment Partners - une société d'affacturage qui permet d'avancer l'argent lorsqu'on ne l'a pas à disposition - réclamait toujours plusieurs dizaines de millions d'euros au club pour le paiement de créances liés à des transferts venus de Botafogo.
Les rapports financiers de l'OL mentionnent la cession à son profit des droits économiques de trois joueurs pour 91,7 millions d'euros en 2024 puis d'un autre pour 7,6 millions au premier trimestre 2025. Il s'agirait de Luiz Henrique, Jaïr Cunha, Igor Jesus et Jefferson Savarino, qui n'ont pourtant jamais été vendus officiellement à Lyon, ni même joué la moindre minute en France. Seul Thiago Almada a été prêté "gratuitement" de janvier à juin 2025.
Impliqué dans les deux clubs, John Textor était au centre du jeu, y compris dans ses relations avec Evangelos Marinakis, le président de Nottingham Forest en Angleterre, où Jaïr
Cunha et Igor Jesus ont finalement été envoyés cet été pour seulement 31 millions. De son côté, Botafogo revendique environ 45 millions d'euros de prêts nets à l'OL depuis 2023.
Ces flux apparaissent dans les rapports financiers de l'Olympique lyonnais sous la rubrique "transactions avec parties liées". Le club carioca affirme aussi avoir versé environ 65 millions d'euros en avance à l'OL ou à des entités du groupe Eagle pour des opérations internes.
Face aux accusations de "transferts fantômes", John Textor a évoqué dans un communiqué, "des transactions réelles, conformes aux règlements de la Fédération internationale (Fifa) et positives financièrement pour l'OL pour des joueurs légalement achetés qui ont généré des revenus lors de leurs reventes". Un micmac relativement flou et opaque que Lyon pourrait devoir justifier auprès de la DNCG ce jeudi.
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