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Litige Mbappé-PSG : la décision favorable à l'attaquant marque-t-elle la fin du dossier ?

Le club de la capitale a été condamné mardi 16 décembre par les prud'hommes de Paris à verser plus de 60 millions d'euros à son ancien joueur, Kylian Mbappé, pour les primes, salaires et congés impayés de la fin de son contrat en 2024. Mais il se réserve le droit de faire appel.

Kylian Mbappé le 19 septembre au Parc des Princes.

Crédit : Miguel MEDINA / AFP

Gabriel Joly & AFP

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Simple bataille ou victoire finale ? Kylian Mbappé a obtenu mardi 16 décembre la condamnation du Paris Saint-Germain, contraint de verser plus de 60 millions d'euros à son ex-attaquant, par les prud'hommes de Paris. Le joueur, parti libre au Real Madrid à l'été 2024 après sept saisons passées au club, dénonçait des salaires, primes et congés impayés à l'issue de son contrat.

La présidente du conseil, composé de deux représentants des employeurs et deux représentants des salariés, a énuméré diverses sommes correspondant peu ou prou, au total, aux 55 millions d'euros réclamés depuis plus d'un an par le néo-Madrilène au club après leur séparation tumultueuse. Les six millions d'euros de plus correspondent aux congés payés.

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Mais ce verdict met-il définitivement un terme à ce dossier épineux ? Théoriquement, pas forcément. À la sortie de l'audience, les avocates de Kylian Mbappé, Me Frédérique Cassereau et Me Delphine Verheyden, ont salué "une victoire que l'on attendait depuis longtemps" mais on aussi rappelé, face à une armée de micros, que "le club indiquait qu'il ne voulait pas payer car il attendait une décision du conseil des prud'hommes" jusqu'ici.

"Elle est là, actent-elles. De plus, le conseil a ordonné l'exécution provisoire, ce qui signifie que le PSG doit payer dès à présent. Le football n'est pas une zone de non-droit. J'espère que le PSG pourra s'exécuter spontanément, sans avoir à passer par voie d'huissier, ce serait élégant".

Le club se réserve le droit de faire appel

Dans un communiqué, le Paris Saint-Germain a dit "prendre acte du jugement prononcé, qu’il exécutera" - il va devoir payer immédiatement en raison de cette exécution provisoire prononcée - mais souligne également qu'il se "réserve le droit de faire appel".

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Et ce, alors que ses demandes, chiffrées à 440 millions d'euros, pour notamment préjudice à l'image, perte de chance pour transférer Kylian Mbappé, ou mauvaise foi dans l'exécution d'un accord daté d'août 2023, ont été intégralement rejetées. "Le Paris Saint-Germain a toujours agi de bonne foi et avec intégrité, et continuera à le faire", écrit encore le champion d'Europe.

Concrètement, les parties recevront la notification de la décision du jour "en fin de semaine ou la semaine prochaine", a appris l'AFP de source proche du dossier. Celle-ci permettra au PSG d'étudier les moyens de faire appel, Kylian Mbappé le pouvant également s'il le décide (ce qui semble peu vraisemblable).

Si la formation présidée par Nasser Al-Khelaïfi choisit cette voie, cela remettrait une pièce dans la machine. Le club assure pourtant ce mardi dans son communiqué qu'il "se tourne désormais vers l’avenir, fondé sur l’unité et la réussite collective, et souhaite au joueur [Mbappé] le meilleur pour la suite de sa carrière". Autrement dit, il n'apparaît pas revanchard de façade, ce qui semble indiquer que la tendance est plutôt à tourner la page.

Si la requalification en CDI des CDD de Kylian Mbappé, moyennant une somme totale demandée par son clan de 263 millions d'euros, a été rejetée par le conseil des prud'hommes, le PSG va devoir informer ses fans de sa condamnation en première page de son site internet, pendant un mois.

Une autre procédure en cours devant la cour d'appel de Paris ?

Au départ, c'est le capitaine des Bleus qui, après avoir cherché en vain à obtenir devant les instances sportives les fameux 55 millions d'euros, a assigné le PSG devant les prud'hommes. Les Parisiens, eux, s'appuyaient sur l'existence, qu'ils estiment établie, d'un accord verbal entre les deux parties à l'été 2023 pour que le joueur, appelé à partir libre - sans indemnité de transfert - ne lèse pas financièrement son employeur "après l'investissement exceptionnel consenti".

Après des tentatives de conciliation, il s'agissait désormais de protéger l'institution face à un comportement du joueur jugé déloyal, expliquait avant le jugement un proche de la direction du PSG, conscient que le club avait de bonnes chances d'être condamné.
En marge de ce dossier aux prud'hommes, la cour d'appel de Paris a confirmé le 9 décembre dernier l'annulation de la saisie provisoire de 55 millions d'euros sur les comptes du PSG, obtenue en avril par Kylian Mbappé.

Cette saisie de 55 millions d'euros, obtenue par ordonnance en avril par l'attaquant, avait été annulée le 26 mai par la justice, laquelle estimait que le club - sur la forme - apportait les garanties suffisantes pour démontrer qu'il paierait spontanément cas de condamnation.

Une audience d'orientation demandée par le club devant le Tribunal judiciaire de Paris devait avoir lieu le 23 février, avant que l'appel soit jugé le 20 mai sur le fond. Reste à savoir si la décision de ce mardi modifiera ou annulera ce calendrier.

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