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Le Brésilien Pelé à Malmö (Suède) le 8 mai 1960
Crédit : AFP
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Frappes du droit, du gauche, enroulées, lobées, rasantes, dribbles, crochets, petits ponts, jongles, têtes plongeantes, smashées... Il savait tout faire avec un ballon, et des deux pieds. En tout, il a marqué plus de 1.000 buts dans sa carrière. Il est l'unique footballeur à avoir remporté trois fois la Coupe du monde, en 1958, 1962 et 1970. Pelé, l'un des meilleurs joueurs de l'histoire du football, tout simplement le plus grand sans débat pour nombre de passionnés et de connaisseurs.
Edson Arantes do Nascimento, son véritable nom, aura illuminé les pelouses du milieu des années 1950 jusqu'à 1977, numéro 10 sur le dos. Longtemps, les quatre lettres de son surnom ont résonné dans les cours d'école, criées par des gamins se rêvant le temps d'un instant d'être le funambule véloce paré de jaune et de bleu. Pelé. Le Roi Pelé. Ses accélérations et son sourire, sa justesse et ses arabesques. La première légende de son sport, bien avant les Cruyjff, Maradona, Platini, Zidane, Messi, Ronaldo....
Le fils de Maria Celeste Arantes et Joao Ramos do Nascimento voit officiellement le jour le 23 octobre 1940 à Tres Coraçoes, dans les terres entre Sao Paulo, Rio de Janeiro et Belo Horizonte. Officiellement car des registres de l'époque indiqueraient le 21 octobre. Très jeune, il suit son papa, footballeur professionnel, aux entraînements. Un jour, il crie en le prononçant mal le nom du gardien de but avec qui il joue, un certain Bilé. "Pilé" devient "Pelé" et reste dans l'entourage du petit.
Edson n'a pas 14 ans lorsqu'il quitte son village pour le club de Bauru, à plus de six heures de route. Deux ans plus tard, en 1956, il rejoint le Santos FC, le club de sa vie même s'il terminera sa carrière aux États-Unis, sous les couleurs des Cosmos de New York. Durant 18 ans, jusqu'en 1974, il remportera 11 championnats de l'État de Sao Paulo, six championnats du Brésil, deux Copas Libertadores (l'équivalent de la Ligue des champions en Amérique du Sud) et deux Coupes intercontinentales.
Mais c'est avec le Brésil que le joueur ambidextre de 1,73 m construit sa légende, éclabousse la planète de sa classe, accélérant la médiatisation de sa discipline. Pelé découvre la Selaçao à 16 ans et neuf mois et se signale d'entrée avec un but. Un an plus tard il devient le plus jeune joueur à disputer le Mondial, en Suède. Blessé en début de tournoi, il débute lors du troisième match de poules face à l'URSS (2-0), aux côtés du grand Garrincha.
Mort de Pelé : première star internationale, il était le football, le Brésil, la grâce et l'efficacité
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Quart de finale : le Brésil bat le Pays de Galles 1-0 grâce à Pelé. Place aux Bleus de Just Fontaine en demie. Sous les yeux de quelques huit millions de Françaises et de Français devant leur téléviseur, le numéro 10 auriverde signe un triplé au cours d'un succès 5-2. Score identique en finale face à la Suède, avec deux nouveaux buts du génie de 17 ans. Pour la première fois de son histoire, huit ans après le cauchemar du Mondial 1950 (défaite en finale face à l'Uruguay 2-1 à domicile, au Maracana), le Brésil est sacré champion du monde. Pelé a marqué six buts en quatre matches.
Quatre ans plus tard, au Chili, le Brésil décroche sa deuxième étoile. Mais cette fois, Pelé ne peut pas jouer les premiers rôles très longtemps. Buteur lors du premier match face au Mexique (2-0), il se blesse face à la Tchécoslovaquie (0-0). Les changements ne sont alors pas autorisés. Le numéro 10 reste sur la pelouse jusqu'au coup de sifflet final. La suite du tournoi se passe sans lui. S'il ne marque pas en finale face à ces mêmes Tchèques (3-1), Garrincha signe deux doublés en quart contre l'Angleterre (3-1) et en demie face au Chili (4-2).
Pelé se rétablit, enchaîne les matches avec Santos, participe largement aux succès face au Benfica Lisbonne puis à l'AC Milan en Coupe intercontinentale en 1962 et 1963. Mais il se blesse aussi souvent, à la fois en raison de la multitude des matches et, surtout, des véritables agressions des défenseurs adverses. Le Mondial 1966 en Angleterre en sera la triste démonstration. Buteur face à la Bulgarie (2-0), Edson Armantes do Nascimiento subit pour commencer plusieurs fautes de la part de Dobromir Zhechev.
Laissé sur le banc pour le deuxième match face à la Hongrie (défaite du Brésil 3-1), Pelé revient face au Portugal de Eusébio. Cette fois, il est pris pour cible par Joao Morais, lui aussi étonnamment protégé par l'arbitre. Les Européens s'imposent 3-1 et éliminent le double tenant du titre. "J'ai commencé le travail, Morais l'a terminé", dira Zhechev. Le carton rouge fera son apparition à la suite de cette compétition remportée par les Anglais.
Pelé décide alors de prendre du recul par rapport à la sélection. Il ne reviendra qu'en 1968, avec la Coupe du monde 1970 au Mexique en ligne de mire, avec Mario Zagallo sur le banc, Jairzinho, Carlos Alberto ou Rivelino sur la pelouse. La reconquête est en marche. Après des succès contre les Tchèques (4-1, but de Pelé), les Anglais (1-0) et les Roumains (3-2, doublé de Pelé), les Jaune et Bleu se montrent impériaux face au Pérou (4-2), à l'Uruguay (3-1) et à l'Italie en finale (4-1).
Au stade Azteca, Pelé montre la voie en ouvrant le score dès la 18e minute et délivre deux caviars pour Jairzinho (71e) et Carlos Alberto (86e). Pour la troisième fois, il soulève la coupe Jules Rimet. Comme prévu par la Fifa, le Brésil conserve à jamais le trophée, qui laisse place à la version que tout le monde connaît aujourd'hui. Pelé marque aussi ce tournoi par une tentative de lob de 50 m, un but de la tête "arrêté" par le gardien anglais Gordon Banks, ou encore un grand pont sans toucher le ballon sur le gardien uruguayen.
Le 18 juillet 1971, à presque 31 ans, le "Roi" décide de mettre un terme à sa carrière en sélection lors d'un match entre la Seleçao et la Yougoslavie au Maracana, le théâtre de son 1.000e but (matches officiels et amicaux confondus) en novembre 1969. Il continuera encore trois saisons avec Santos, qu'il quitte à 34 ans après 18 années. Mais moins d'un an plus tard, Pelé replonge, attiré, notamment, par les dollars du New York Cosmos.
Sacré champion des États-Unis en 1977 avec son compatriote Carlos Alberto et l'Allemand Franz Beckenbauer, il range définitivement ses crampons le 1er octobre de cette même année au Giants Stadium, en larmes, à quelques jours de ses 37 ans, devant près de 75.000 personnes. Pelé se dirigera ensuite vers l'humanitaire et deviendra ministre des Sports du Brésil (1995-1999). Mais à jamais, c'est au football que seront associées ses quatre lettres. Et ce sourire.
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