82e nation Fifa, influence néerlandaise... Trois choses à savoir sur Curaçao, île de moins de 160.000 habitants, qualifiée pour la Coupe du monde 2026

Son nom vous est sûrement familier en raison de l'alcool bleu, qui vient de là-bas. Mais c'est bien sur les terrains de football que Curaçao a enivré sa population dans la nuit de mardi 18 à mercredi 19 novembre, en parvenant à se qualifier pour la première fois de son histoire à une Coupe du monde, grâce à un match nul décroché en Jamaïque (0-0).

Un authentique exploit pour cette minuscule île des Caraïbes, située à 60 kilomètres des côtés du Venezuela, de 158.000 habitants - soit l'équivalent de la ville de Dijon - pour 444 km².

Si sa qualification, acquise en compagnie du Panama et de Haïti, est en partie dû au fait que le Mexique, les Etats-Unis et le Canada organisent la compétition et ont donc libéré des places de choix dans la zone Amérique du Nord, il s'agit tout simplement de la plus petite nation jamais qualifiée pour un Mondial, devant l'Islande en 2018.

Nul doute que leur aventure sera suivie de près l'été prochain lors du tournoi planétaire à 48 équipes (11 juin-19 juillet).

Un parcours sans faute en qualification

Curaçao ne doit rien à personne. En 10 matchs de qualification au Mondial depuis juin 2024, la vague bleue a tout emporté sur son passage, réussissant à préserver son invincibilité (7 victoires, 3 nuls). La sélection classée 82e à la Fifa a d'abord enchaîné quatre victoires contre Haïti, Aruba, Sainte-Lucie et la Barbade pour prendre la première place d'une première poule et accéder au tour suivant.

Derrière, il s'agissait de terminer en tête d'un groupe de quatre équipes avec Trinité-et-Tobago, les Bermudes, écrasés 7-0 chez elle, et la Jamaïque, pourtant grande favorite. Mais qu'importe pour les Curaciens, qui ont battu les Reggae Boys à domicile (2-0) avant le nul de la nuit passée à Kingston.

Comme l'Ouzbékistan, la Jordanie et le Cap-Vert, ce territoire, désormais État autonome au sein du royaume des Pays-Bas depuis la dissolution des Antilles néerlandaises en 2010, fera ses débuts au Mondial l'été prochain.

De quoi largement surpasser le principal fait d'armes de la nation jusqu'ici : un quart de finale à la Gold Cup, équivalent de l'Euro en Amérique du Nord, en 2019. En juin dernier, Curaçao avait d'ailleurs pris la porte de cette compétition dès le premier tour.

Une influence néerlandaise incarnée par le sélectionneur Dick Advocaat

L'influence batave est logiquement présente au sein de cette sélection. Après Guus Hiddink et Patrick Kluivert, c'est désormais le coach néerlandais Dick Advocaat qui a repris le poste de sélectionneur à 78 ans avec notamment sur son CV trois passages à la tête des Pays-Bas depuis 1992.

Absent en Jamaïque en raison d'un souci familial ce mardi, il a façonné la Familia Azul. "Tout le monde connaît Dick Advocaat, c'est un grand nom et un grand entraîneur, a récemment expliqué Juninho Bacuna, le coéquipier et frère du capitaine Leandro Bacuna sur les ondes de BBC Radio 5 Live. Tout le monde le respecte pour sa façon de travailler. Sa présence est vraiment importante pour nous en tant qu'équipe, et aussi pour le pays lui-même. Son impact a donc été considérable. Nous avons constaté une forte progression au sein de l'équipe dans notre façon de travailler, dans notre façon de combattre pendant les matches".


S'il dirige Curaçao en phase finale, il deviendra le plus vieux sélectionneur d'une Coupe du monde masculine, battant le record d'Otto Rehhagel lorsqu'il était à la tête de la Grèce à l'âge de 71 ans en 2010.
Au niveau de son effectif, on retrouve des joueurs habitués du championnat néerlandais mais aucune réelle star. Les deux éléments les plus connus sont l'ailier de Sheffield United, Tahith Chong, passé notamment par Manchester United avec qui il avait éliminé le PSG en Ligue des champions en 2019, et l'attaquant Jürgen Locadia, ex-pensionnaire de Premier League à Brighton.

Placé dans le chapeau 4 pour le tirage du Mondial

La petite nation sera logiquement placée dans le quatrième et dernier chapeau en vue du tirage au sort de la Coupe du monde 2026, organisé le 5 décembre prochain à Washington.

Suffisant pour lui garantir des affiches de prestige contre des cadors internationaux, puisqu'elle évitera à coup sûr les hôtes nord-américains dans le premier pot en raison de son appartenance à la même zone géographique.

Reste ainsi l'un de ces adversaires : Argentine, Brésil, Espagne, Portugal, Belgique, Allemagne, Angleterre, Pays-Bas et France. Si un choc contre les Néerlandais aurait forcément une saveur particulière en raison du passé de l'île, on verrait d'un bon œil un duel contre les Bleus.

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