Le débat revient presque systématiquement ces dernières années : mais pourquoi les Français ne performent-ils pas à Roland-Garros ? Depuis trois ans, le tennis tricolore traverse une crise de résultats inédite sur la terre battue parisienne. Il y a deux ans, aucun Français (hommes et femmes confondus) n'avait réussi à franchir le deuxième tour, alors que l'an passé, les Tricolores n'ont pas passé l'écueil du troisième tour.
Et cette année ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices, loin de là. La journée de mercredi a été particulièrement noire, avec la défaite de la numéro 1 française Caroline Garcia (5e mondiale) et l'annonce, en fin de soirée, du forfait du chouchou du public, Gaël Monfils. Il ne restait ainsi plus que trois joueurs français en lice avant la journée de jeudi.
"Le tennis français est à sa place. On est bien loin des spécialistes de la terre battue", juge Henri Leconte. Un constat qui se confirme par les statistiques. Chez les hommes, la meilleure performance à Roland-Garros remonte à 2013 et 2015, avec les deux demi-finales perdues par Jo-Wilfried Tsonga. Du côté des femmes, il faut remonter à 2011 et la défaite, là aussi en demi-finale, de Marion Bartoli.
Les maux du tennis français sont connus, mais le remède tarde à arriver. "Tant qu'on ne préparera pas nos jeunes à jouer sur terre battue, on aura des problèmes", estime Henri Leconte. Notre consultant prend l'exemple du jeune espoir Arthur Fils, 18 ans et vainqueur fin mai de son premier tournoi ATP à Lyon, mais qui a été éliminé en quatre sets dès le premier tour par l'Espagnol Davidovich Fokina. "Ce n'est pas si facile de jouer à Roland-Garros. On n'est pas suffisamment préparé."
Ce débat est pourtant loin d'être nouveau. "Oui, le président et la Direction technique nationale doivent se remettre en question", estime Henri Leconte. "Mais ce qui me révolte, c'est qu'on ne se prépare pas pour Roland-Garros. Yannick (Noah) et moi, on se préparait sur terre battue dès fin mars-début avril. On a une chance inouïe d'avoir un tournoi du Grand Chelem chez nous. Veut-on gagner Roland-Garros, veut-on se préparer ?", demande l'ex-tennisman, finaliste du tournoi parisien en 1988.
Henri Leconte propose par exemple de s'inspirer des méthodes employées à l'étranger, notamment en Espagne, pour former des joueurs spécialistes de la terre battue. "Tout le monde doit se remettre en question", tranche-t-il, en comparant la Fédération française de tennis à un paquebot. "Nous avons des entraîneurs qui sont là depuis des années. Il faut travailler et mettre en œuvre toute une politique, il est grand temps de le faire", s'impatiente Henri Leconte.
Le tennis français compte dans les années à venir sur deux jeunes tennismen : Arthur Fils, donc, mais aussi Lucas Van Assche, 19 ans et éliminé au deuxième tour de Roland-Garros. "On est encore bien loin, il faut d'abord gagner des tournois ATP 250, 500, des Masters 1000. Et après, on pourra espérer arriver en quarts ou en demi-finales d'un Grand Chelem", prévient Henri Leconte. Le dernier titre français à Roland-Garros remonte à 2000 avec la victoire de Mary Pierce chez les femmes, alors que celui de Yannick Noah chez les hommes, en 1983, fête ses 40 ans.
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