Dinart qualifié "d'esclave" : "Je suis serein", répond Onesta face à la polémique
RÉACTION - L'ancien sélectionneur de l'équipe de France de handball Claude Onesta livre ses explications après que la presse espagnole a publié une dédicace comparant son successeur à la tête des Bleus à un "esclave".

Polémique au sommet du handball français. Six ans après avoir été écrite, une dédicace de l'ancien sélectionneur de l'équipe de France de handball Claude Onesta (2001-2016), comparant son successeur à la tête des Bleus Didier Dinart (2016-2020, remplacé par Guillaume Gille), guadeloupéen, à un "esclave", a refait surface mardi 6 octobre après sa publication dans la presse espagnole la veille.
Cette fameuse dédicace remonte à 2014, lors de la sortie du livre de Claude Onesta (63 ans) Le règne des affranchis. À cette époque, Didier Dinart (43 ans), devenu par la suite sélectionneur, était alors l'adjoint de Claude Onesta, et a reçu le livre avec ces mots : "À Didier, l'esclave qui a le plus profité de sa libération... en espérant qu'il ne remette pas les chaînes à ses joueurs... Amitiés Claude".
Pendant six ans, ces écrits sont restés dans le cadre privé. Une copie du document a été publiée en fin de semaine dernière par un site consacrée à l'actualité des Outre-mer, puis reprise par la presse espagnole.
Le fait de l’avoir libéré lui a donné une autre dimension
Claude Onesta
"Cette histoire, je le dis, est une histoire privée, a martelé Onesta, mercredi 7 octobre (...) Le parti-pris de ce livre, c'est de dire : 'Les affranchis sont des esclaves libérés'. Et l'idée, c'est d'avoir libéré des joueurs qui, jusque-là, étaient soumis à une forme de dictature des entraîneurs qui décidaient de tout. Le parti-pris de mon management, c'est de dire : 'On va les libérer, on va leur donner effectivement accès à un certain nombre de responsabilisations, ils vont devenir participatifs au projet de l'équipe'".
Concernant la dédicace, "ça n'engage que moi et lui, puisque encore une fois ce n'est pas sur la sphère publique, insiste Onesta. Je lui écris à lui, et je lui dis à lui que c'est sûrement l'un des esclaves, pas l'esclave mais l'un des esclaves, l'un des joueurs de l'équipe, qui a le plus bénéficié de cette libération. Le fait de l'avoir libéré lui a donné une dimension. Il est devenu le meilleur défenseur du monde, ce qu'il n'aurait pas été dans un cadre complètement fermé".
Je n'ai des comptes à rendre qu'à moi-même
Claude Onesta
"Puisqu'il était mon adjoint et devenait entraîneur, je lui ai envoyé un message en disant 'j'espère que tu ne remettras pas les chaînes à tes joueurs'. Il a souhaité le mettre sur la place publique, ça le regarde. Alors, évidemment, quand ça laisse transparaître que vous pourriez être un raciste, il y a des termes qui font plus mal que d'autres et qui salissent plus que d'autres".
"Moi je vais passer à la suite. Après, que la ministre (déléguée aux Sports Roxana Maracineanu, ndlr) veuille en discuter avec moi, elle est dans son rôle. Mais bon, moi je suis serein. Je n'ai des comptes à rendre qu'à moi-même. Je pense que c'est plus l'opportunité qu'il saisit aujourd'hui, parce qu'il est plutôt dans une période compliquée. Il ne veut pas souffrir tout seul, donc il pense qu'en apportant de la souffrance aux autres il ira mieux, je ne sais pas".
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