Chine : Peng Shuai justifie son absence et son silence dans une interview lunaire

ÉCLAIRAGE - La joueuse avait disparu des écrans radar pendant trois semaines, suscitant l'inquiétude du monde du tennis. Elle explique son silence par des difficultés de connexion, des justifications qui ne convainquent pas.

Peng Shuai lors de l'Open d'Australie en 2017

Crédit : PAUL CROCK / AFP

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Pour son retour médiatique, Peng Shuai a livré une interview lunaire. Disparue depuis des mois après un message où elle disait avoir été agressée par un haut dignitaire, la joueuse de tennis chinoise s'est exprimée, lundi 7 février, dans les colonnes de l'Équipe. Pour cette prise de parole "officiellement libre", elle était accompagnée du directeur du cabinet du comité olympique chinois.

Elle a été surprise par l'inquiétude générale due à son silence : "je n'étais pas au courant, je ne regarde pas beaucoup les informations venant de l'étranger." Pour justifier son absence de communication - aucun message sur le réseau social Weibo (l'équivalent de Twitter en Chine) depuis le 2 novembre -, elle affirme que le système informatique de la WTA a été changé fin 2021, et que beaucoup de joueurs ont rencontré des problèmes de connexion.

Et la joueuse de tennis a réponse à tout, affirmant que "cette histoire est un malentendu" : "je n'ai jamais dit que quiconque m'avait fait subir une quelconque agression sexuelle." Peng Shuai explique avoir effacé ce message du 2 novembre : "parce que j'en avais envie".

L'espoir de la voir à l'étranger

Même pour décrire son quotidien, elle demeure mutique, floue. Pour Jérôme Cazadieu, le directeur de la rédaction de l'Équipe, "personne ne sait quelle est sa vie réelle aujourd'hui en Chine, où elle habite, si elle est en résidence surveillée... Une explication presque schizophrénique car elle ne peut pas donner la réalité de sa situation et en même temps, elle a besoin qu'on ne la lâche pas, de rester dans les radars".

Durant cet entretien, elle a annoncé sa retraite à demi-mot, précisant qu'en raison de son âge (36 ans) et de ses opérations du genou, "il sera très difficile de retrouver une condition physique de professionnelle."

Son seul espoir de liberté reste, pour beaucoup, de voyager hors de la Chine. Peng Shuai a formulé le souhait de se rendre à Lausanne visiter le musée olympique, comme lui a proposé Thomas Bach, le patron du CIO.

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