Déconfinement: au château de Versailles, on envisage des visites "fragmentées"
Catherine Pégard, présidente de l'établissement public, entend profiter des 800 hectares du domaine pour "juxtaposer des musées".

Il y a environ un an, le château de Versailles recevait plus de 23 000 visiteurs quotidiens, dont 80% de touristes étrangers. Aujourd'hui évidemment, en raison du confinement, la situation est tout autre, comme l'explique Catherine Pégard, présidente de l'Établissement public du château, du musée et du domaine, au micro de Stéphane Bern: "C'est une catastrophe pour le château. La billetterie représente plus de la moitié de nos ressources propres. Nous sommes aussi touchés au titre du spectacle vivant, car la saison d'été, qui est une saison de spectacle permanent, n'aura pas lieu cette année."
Et la directrice de Versailles d'imaginer à quoi pourraient ressembler les visites dès que celles-ci seront autorisées: "Le domaine fait 800 hectares, on pourrait donc additionner des lieux, juxtaposer des musées, pour faire des visites différentes, fragmenter les parcours... donner à voir des lieux singuliers, qu'on ne voyait pas forcément quand il y avait ces foules." (écouter l'extrait en haut de la page)
Le nouveau jeu de Stéphane Bern
Pour vous divertir, toutes générations confondues, l'équipe de l'émission vous propose un nouveau jeu qui vous emmène des rois de France aux rois de la pop, des trésors de nos villages aux trésors de la chanson, du cinéma, de tout ce qui fait le patrimoine... avec des stars que nous prenons chaque jour au téléphone pour débriefer vos réponse !
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Retrouvez Stéphane Bern dans A La Bonne Heure ! du lundi au vendredi de 11h30 à 12h30, sur RTL, pour une émission spéciale confinement.
Énigme n°1
"Je voudrais maintenant vous faire deviner un
lieu que vous connaissez tous, au moins de nom. C’est un des plus beaux joyaux
et même un symbole de la France.
Je vais vous citer deux dates. La première c’est
celle du 9 février 1651. Louis XIV est alors âgé de 12 ans. Il ne sera déclaré
majeur que le 7 septembre suivant et pourra alors devenir pleinement souverain.
Pour l’heure, il n’est encore qu’un roi en devenir. Deux ans plus tôt, face à
une première Fronde, il a du quitter Paris pour Saint Germain. Mais Mazarin est
parvenu à le réinstaller au Palais Royal. Cependant la Fronde, alliance des
parlementaires et des grands du royaume, a ressurgi. Et le bruit court que,
comme la première fois, le futur roi va quitter Paris.
Alors, dans cette nuit du 9 février, la foule se
précipite au Palais Royal. Le roi est-il encore là ? On écarte les
rideaux. On observe le lit. Il y a là un enfant, les yeux clos. Mais qui ne
dort pas. Il tremble de peur. Va-t-on le prendre en otage ? Va-t-on
l’exhiber dans les rues de Paris ?
Finalement, devant le petit roi, des femmes
commencent à se signer. Et le peuple finit par s’éloigner.
La scène restera pourtant gravée dans l’esprit
de Louis XIV. Comme l’écrira un historien, ces années de Fronde feront «
de l’enfant un adulte, et du petit prince un grand roi » … Et un grand roi
qui se méfiera toujours de Paris.
Il se souvient alors d’un petit château qu’a
fait construire Louis 13. Il y a séjourné une fois en 1641 pour éviter une épidémie
de vérole puis ensuite pour des parties de chasse. Mais c’est véritablement à
partir des années 1660 que Louis XIV s’intéresse à ce domaine.
Il y eut plusieurs longues étapes dans cette
construction. On fit appel aux plus grands architectes, aux plus grands
jardiniers. Mais ce n’est qu’en 1682, un 6 mai, c’est à dire il y a jour pour
jour 340 aujourd’hui et c’est ma deuxième date, donc le 6 mai 1682 que le roi
et sa Cour s’installent dans ce lieu.
Mais de quel lieu
s’agit-il ?"
La réponse: Le château de Versailles.
Au téléphone pour en parler avec nous: Catherine Pégard, présidente de l'établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles.
Énigme n°2
"Je vais vous parler d’établissements un peu
particuliers. On y fait des dépôts et des retraits comme dans les banques mais
le liquide qu’on y laisse ou qu’on y prend n’a pas grand chose à voir avec de l’argent.
Come souvent, dans ce genre de pratiques, tout
commence par la clandestinité. Certains médecins pratiquaient cette technique
dans les années 50, en toute illégalité au sein de leurs cliniques ou de leurs
cabinets.
Mais la technique connut un progrès phénoménal,
dans les années 70 avec l’apparition de l’azote liquide. Eh oui, pour parvenir
à un bon résultat, la congélation est indispensable.
Les premiers établissements spécialisés
ouvrirent leurs portes aux Etats-Unis au milieu des années 60.
En France, ce sont deux médecins, le Pr Netter à
Necker et le Pr David au Kremlin Bicêtre qui ouvrirent, au sein de l’hôpital
les premiers centres consacrés à ces dons. Ils ne fonctionnaient d’ailleurs pas
de la même manière. A Necker les donneurs se faisaient payer. Au Kremlin
Bicêtre, le don était gratuit.
On ne peut pas dire que les institutions
hospitalières regardèrent ces centres d’un très bon œil. Un reste de morale
héritée du 19ème siècle conjugué à
un certain scepticisme pour les progrès les plus récents de la biologie, les
faisaient considérer avec un zeste de mépris.
Il fallut toute la passion et la persuasion du
Pr. David qui dirigeait alors le laboratoire d’histologie embryologie de
l’hôpital du Kremlin Bicêtre et l’arrivée au ministère de la santé d’une
certaine Simone Weil pour que ces centres soient enfin considérés et surtout
organisés et sur le plan scientifique et sur le plan juridique. C’est ainsi
qu’il fut décidé que le don serait gratuit et anonyme.
Les choses sont en train de changer. Désormais,
le donneur devra accepté d’être identifié.
Pas sûr que cette réforme arrange les choses. Le
nombre de donneurs est en chute constante, ce qui fait que l’offre est nettement
inférieure à la demande …
Une dernière chose : grâce à sa
réglementation, la France est restée assez sage comparée à d’autres pays. Elle
n’a pas succombé au baby’s business et ne s’est pas lancée dans ces expériences
ridicules comme celle imaginée il y a
quelques années en Californie et qui n’admettait comme donneurs que d’anciens
prix Nobel ou des titulaires d’un QI d’au moins 140 …
Mais quelle est cette banque spéciale dont je
vous ai parlé et qui a donné, en France, naissance à une comédie drôle et
touchante, Fonzy ?"
La réponse: La banque du sperme.
Au téléphone pour en parler avec nous: Isabelle Doval, réalisatrice du film Fonzy (2013).
Énigme n°3
"Je voudrais vous faire deviner
une émission ou une série culte comme on dit. Elle a d’ailleurs été diffusée,
depuis les années 90, aussi bien sur
Canal que sur Fr 2 que sur M6 que sur Paris Première ou sur Comédie. C’est vous
dire ! Mais, au delà des diffuseurs, c’était une émission qui était
surtout un repère de trouvailles, d’humour et de jeu d’acteurs. Certains y ont
pratiquement débuté, comme Valérie Lemercier, d’autres comme Philippe Korsand y ont acquis une
grande popularité. Et puis il y avait des comédiens renommés comme Dary Cowl,
Pierre Arditi, ou Jean Carmet qui venaient y participer, sans doute, avec un
grand plaisir.
Puisqu’on parlait de Jean Carmet c’était lui qui, accoudé au
bar sortait ce genre d’aphorismes:
Le bar où l’on retrouvait le merveilleux Jean Carmet était
celui d’un hôtel car, c’est dans un hôtel que tout se passait. Et pas n’importe
quel hôtel, un hôtel très chic, très très chic où le directeur avait réponse à
tout, où l’on donnait des cours de savoir vivre, où l’on trouvait un groom mythomane,
un client qui voulait tout prix changer
d’opinion sur son beau-frère et un autre qui fulminait de ne pas pouvoir se
plaindre comme il l’aurait voulu, sans oublier un professeur qui avait toujours
quelque chose à dire…et des inventions épatantes comme la savonnette
antidérapante ou la tartine qui tombe toujours du bon côté …
Le tout dirigé par l’humour et la maîtrise de Jean-Michel
Ribes et ponctué de gimmicks chantés et dansés par une troupe aux habits
chatoyants.
Les publicitaires qui ne s’y trompent pas, se sont
d’ailleurs emparé de cette série, et de son humour absurde, pour faire les
beaux jours d’une Mutuelle d’assurances …
Mais quel est le nom de cette série ?"
La réponse: La série Palace.
Au téléphone pour en parler avec nous: Le comédien Laurent Gamelon.
Énigme n°4
"Vous vous souvenez peut-être de cette chanson de
Georges Brassens qui dit ceci :
« le pluriel ne vaut rien à l’homme et
sitôt qu’on
Est
plus de quatre on est une bande de cons »
Eh bien, la personnalité dont je voudrais vous
faire deviner le nom était, comme celle de Brassens d’ailleurs, assez
singulière . Celle d’un humoriste qui se méfiait plus que tout de la multitude,
des idées reçues des pouvoirs établis et qui s’amusait à combattre la connerie
comme d’autres vont à la chasse aux papillons. Et attention, avec lui, pas de
bien pensants de gauche à qui l’on donne, par principe, l’absolution, ni de
méchants de droite dont on peu se moquer sans trop de risques. Non, tout ce qui
avait allure de pouvoir, que ce fussent les gouvernants ou les syndicalistes,
tout ce qui profitait du système, tous ceux qui avaient une tête de collabo en
puissance devenaient ses cibles préférées. Comme il l’a écrit dans un de ses
aphorismes : je n’ai pas le sens de l’humour mais j’ai le sens du
ridicule.
Ne vous étonnez pas, alors, que cet
anticonformiste (l’anticonformiste étant, selon lui, « celui qui est content
de faire plaisir à une minorité ») fut, dans la France gaullienne chassé
de toutes les radios dans lesquelles il sévit. Il est vrai que, dans ces
années-là, moquer Napoléon en lui faisant faire une cours cycliste, les
ministres incompétents ou l’Eglise prête à tout pour recruter des fidèles était
sans doute plus dangereux qu’aujourd’hui où les rebelles patentés se ramassent
à la pelle.
Né, comme aurait pu le chanter Sheila, dans une
famille de français moyen » il revendiquait cette ascendance et ce physique
passe-partout (je peux être indifféremmet garagiste à Quimper, boucher ou
proxénète, dira--il un jour) physique dont va beaucoup se servir le cinéma.
Il fut un grand acteur. Mais comme toujours, par
peur qu’on ne le prît trop au sérieux, il fit mine de ne pas aimer ce métier
là. D’ailleurs, quand on lui attribua le prix d’interprétation masculine à
Cannes, non seulement il ne se dérangea pas pour aller chercher sa récompense,
mais en outre, il ne put s’empêcher ce coup de pied de l’âne : « Cannes
vit sur une réputation bidon » …
C’est peut-être, cela dit, derrière la caméra
qu’il connut ses plus grands bonheurs. Son premier film, désopilant,
s’inspirait de ses déboires à la radio, fustigeant ceux qui confondent, et ils
sont encore en place, la grossièreté et la vulgarité. Il provoqua ensuite un
incident diplomatique avec la Chine à cause d’un film dans lequel il imaginait
– ce qui était assez prémonitoire – que celle-ci allait nous coloniser, et se
mit à dos syndicalistes et patrons qu’il mettait dans le même sac dans un autre
long métrage …
Mais qui est cet humoriste, acteur, metteur en
scène, auteur de chansons qui fit les grandes heures des Grosses têtes,
« ce misanthrope, comme l’a dit Régis Wargnier, qui ne pouvait s’empêcher
d’aimer les autres » ?"
La réponse: Jean Yanne.
Au téléphone pour en parler avec nous: Régis Mailhot.
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