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"Deepfake" : Scarlett Johansson met en garde contre cet inquiétant phénomène

L'actrice américaine a plusieurs fois été victime de "deepfakes" : son visage a été utilisé et ajouté sans son consentement sur des vidéos pornographiques.

Scarlett Johansson lors de la soirée de People Choice Awards, le 11 novembre 2018

Crédit : Matt Winkelmeyer / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Arièle Bonte

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L'intelligence artificielle n'a pas que du bon, et Scarlett Johansson l'a montré dans une interview qu'elle a donnée à la fin du mois de décembre au Washington Post. L'actrice américaine s'est entretenue avec le journal sur le sujet des "deepfakes", ces vidéos dans lesquelles les visages de femmes tels que le sien sont incrustés dans des contenus pornographiques, sans leur consentement évidemment.

La technique n'est pas si compliquée : il suffit de posséder un logiciel d'intelligence artificielle permettant ce qu'on appelle la "permutation intelligente de visages" et le tour est joué. N'importe qui peut alors se transformer en créateur ou créatrice de contenus comme ceux dénoncés par l'actrice américaine. Une vidéo visionnée plus d'1,5 million de fois, rapporte le Washington Post, a même été publiée en tant qu'images officielles ayant fuité. 

Si la méthode n'est finalement pas nouvelle, "la multiplication des vidéos deepfakes est utilisée pour harceler et humilier les femmes qu'elles soient ou non sur le devant de la scène", explique Scarlett Johansson avant de s’épancher sur les difficultés à entreprendre des poursuites légales.

L'actrice assure qu'elle n'est pas vraiment atteinte par ces vidéos, puisqu'il ne s'agit pas réellement d'elle. Une femme demandant à rester anonyme, également interrogée par le Washington Post, raconte quant à elle s'être sentie "violée" après avoir été victime du même procédé.

Des attaques misogynes aux conséquences graves

Rana Ayyub, journaliste d'investigation en Inde, a également été victime de ces vidéos en avril dernier. Dans un billet publié sur le site du HuffPost, elle raconte qu'une vidéo "deepfakes" d'elle a circulé sur les réseaux sociaux, notamment grâce à l'aide d'hommes politiques, lui révèle une source. Très vite, elle reçoit des menaces de viol ou l'adresse de son foyer. "J'ai fini à l'hôpital, en proie à des palpitations cardiaques et des crises d'angoisses."

Depuis, Rana Ayyub dit ne plus être la même. "Moi qui n'hésitais pas à donner mon avis, je redouble aujourd'hui de prudence sur Internet, quitte à me censurer plus que de raison." 

"Si vous étiez le pire misogyne du monde, cette technologie vous permettrait de réaliser tout ce que vous voulez", a déclaré Mary Anne Franks, professeur de droit à l'Université de Miami et présidente de l'association Cyber Civil Rights Initiative dont la mission est de venir en aide aux personnes victimes d'abus sur Internet partout dans le monde. Une prédiction qui ressemble à un bon épisode de Black Mirror mais dont la vraie vie se passerait bien. 

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