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Sexisme à l'embauche : une étude montre les discriminations dans les métiers dits "masculins"

Une femme qui postule à un emploi considéré comme typiquement masculin a 22% de chances en moins qu'un homme, à compétences et qualifications égales, de se voir proposer un entretien d'embauche, selon un "testing" rendu public lundi 5 novembre.

Les stéréotypes de genres discriminent les femmes à l'embauche selon une étude

Crédit : iStock / Getty Images Plus

Arièle Bonte & AFP

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À compétences et qualifications égales, une femme a 22% de chances en moins qu'un homme de se voir proposer un entretien d'embauches pour un emploi considéré comme typiquement masculin, tel que mécanicien automobile.

Ce chiffre, obtenu grâce à une étude réalisée par la Fondation des Femmes avec le concours de l'Observatoire des discriminations de la Sorbonne, vient d'être révélé ce lundi 5 novembre. Cette inégalité des chances, selon certains type de métiers, peut même grimper jusqu'à 35% pour un poste de chauffeur-livreur, par exemple.

Pour arriver à ces résultats, les personnes ayant conduit cette étude ont répondu à 451 offres d'emplois : 173 pour un poste de chauffeur-livreur, 185 pour un emploi de mécanicien automobile et 93 pour un poste de jardinier - des secteurs où les patrons peinent à recruter.

À chaque offre, l'Observatoire des discriminations de la Sorbonne a répondu en envoyant les CV de deux demandeurs d'emploi fictifs, Julie et Thomas (en veillant à que le dossier de Julie parvienne en premier au recruteur). Les deux candidats ont le même âge, des diplômes et expériences professionnelles similaires. Pourtant, Thomas a été recontacté en vue d'un entretien par 168 entreprises ou collectivités, et Julie par 131 seulement.

Des stéréotypes à l'origine des discriminations

Cette différence peut s'expliquer en partie par une forme de "sexisme bienveillant", selon Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, à l'origine de ce "testing". Elle estime que les employeurs écarteraient les candidates pour les "protéger" de tâches pénibles ou du sexisme supposé de leurs futurs collègues masculins.

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Mais ce type de discrimination repose surtout sur des stéréotypes, comme l'idée que les femmes auraient moins de force physique que les hommes, ajoute-t-elle. Anne-Cécile Mailfert estime par ailleurs que ces "chiffres énormes" sont "la partie émergée de l'iceberg", "nous n'avons pas testé ce qui se passerait ensuite, pendant l'entretien d'embauche", a-t-elle précisé.

Prochaine étape : les poursuites judiciaires

Pour lutter contre la persistance des inégalités, "nous disons habituellement aux femmes qu'elles doivent se battre pour un meilleur salaire, pour pouvoir travailler à temps plein, et pour aller vers d'autres métiers que ceux, peu valorisés et mal payés, où elles sont souvent cantonnées", rappelle la militante féministe. "Or, il y a de vrais obstacles à leur entrée dans des univers professionnels où on ne les attend pas", relève-t-elle.

La prochaine étape "consistera au lancement de poursuites judiciaires", de telles discriminations à l'embauche en fonction du sexe étant passibles de trois ans de prison et 45.000 euros d'amende, a averti la Fondation des femmes, qui a lancé un appel à témoignages.

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