Dans quelques semaines, une vente aux enchères exceptionnelle d’effets personnels de Georges Brassens aura lieu. Des manuscrits, des textes soigneusement calligraphiés de sa main comme Supplique pour être enterré sur la plage de Sète. Ces textes, Brassens les avait donnés à l’un de ses meilleurs amis, Fred Mella, le soliste des compagnons de la chanson. Fred Mella est décédé en 2019 et son fils, Michel, a décidé de vendre son trésor.
Dans les colonnes du Figaro, il raconte son enfance dans le sillon de tonton Georges et de sa bande de potes. Ou plutôt ses bandes de potes car Brassens avait plusieurs cercles d’amis qui ne se mélangeaient pas trop. Il y avait la bande des Sétois, les copains d’enfance, notamment Roger Thérond qui fut patron de la rédaction de Paris Match, il y avait les Niçois avec l’écrivain cycliste Louis Nucéra et puis les artistes, Fred Mella mais aussi Jean Carmet, Lino Ventura, Charles Aznavour, Raymond Devos. "Je me souviens de soirées de médisances pendant lesquelles Aznavour, Georges et mon père faisaient le tour du métier en taillant de beaux costards, c’était des calembours mouillés d’acide" se souvient Michel Mella.
Brassens n’épargnait que 3 artistes : Barbara, Léo Ferré et Jacques Brel. Pour le reste, le bonhomme n’avait pas le compliment facile. Par exemple, il était l’un des seuls à ne pas s’extasier devant les plats de pâtes préparés par Lino Ventura qui en était assez vexé paraît-il. Il aimait les plats roboratifs, dit Mella, des plats qui lui rappelaient ceux servis pendant son STO (Service du travail obligatoire). Souvent, les soirées se terminaient avec Brassens et Aznavour chantant par coeur du Trenet. Son autre référence à Brassens, c’était Mireille. Il l’admirait depuis tout-petit, il la protégeait. Il était comme un garde du corps pour elle.
Sans être féministe, il était d’une grande délicatesse avec les femmes. Fred Mella avait dit un jour : "Mon métier, c’est copain de Brassens". Pour Michel Mella, Brassens était un peu comme un oncle mais pas comme un père : "J’ai mis 10 ans à le tutoyer. Georges ne voulait pas d’enfants et m’avait dit un jour : ‘Imagine, si j’avais un enfant qui écrivait ‘ne fais pas tanguer le bateau, ne fais pas tanguer le bateau’’". C’était un tube de Sheïla en 1974. Le top du kitsch sans doute pour un orfèvre des mots et de la mélodie. Pourtant, Brassens aimait beaucoup la chanson populaire. Il appréciait Johnny Hallyday et beaucoup de choses simples, limite simplettes.
Pour lui-même en revanche, il était d’une exigence folle, question de respect du public. Sur scène, il jouait sans regarder sa guitare pour pouvoir regarder les gens. Charismatique mais pudique. Quand il présentait ses chansons à Mella, il lâchait sa guitare pour le piano. Il se poilait tellement de ses propres trucs qu’il n’arrivait pas toujours à les finir. Les manuscrits seront visibles à partir du 17 septembre chez Artcurial et la vente aura lieu le 22 septembre.
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