ÉDITO - "Le streaming pousse les artistes à être truand", dénonce Anthony Martin

Il faut mettre fin à l’engorgement des plateformes musicales de streaming. Aujourd’hui, les artistes sont rémunérés à la part de marché sur le streaming et non pas à chaque écoute. Ce qui permet de gagner de l’argent, c’est donc un gros volume d’écoutes. Pour ce faire, il faut mettre en ligne énormément de morceaux pour multiplier les chances d’être écouté et donc de gagner des sous.

Pourquoi le rappeur Jul sort deux albums par an ? Pour inonder les plateformes ! Pourquoi tant de duos se forment en ce moment ? Parce que cela permet de toucher deux communautés de fans qui vont streamer le même titre. Résultat : ça fait gonfler le volume d’écoutes de la chanson. 

Pour exister, certains sont prêts à tout. Par exemple, le musicien français Nazim s’est lancé le défi de sortir 366 chansons cette année. Une par jour ! Ce n'est pas comme ça que ça doit fonctionner. Les artistes ne sont pas faits pour tout calculer et pour composer de la musique au kilomètre. Ça dénature tout. 

45 millions de morceaux n’ont pas été écoutés en 2023

Et que dire de ce compositeur suédois qui a composé 2.700 instrumentaux en se cachant derrière 650 faux noms ? Les utilisateurs réunissaient les morceaux dans des playlists en pensant écoutant plein d’artistes différents alors qu'il s'agissait de la même personne. Pour gagner sa vie en tant qu'artiste aujourd'hui, le streaming pousse à être un peu truand. 

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Chaque jour, 120.000 nouveaux morceaux arrivent sur les services de streaming. C’est trop ! C’est l’indigestion ! Ça dilue tout. Si bien que l’an dernier, 45 millions de morceaux n’ont pas été écoutés une seule fois. Pas un clic. Rien. Et oui, plus il y a de choix, moins on sait choisir et cette abondance de musique finit par nuire aux artistes eux-mêmes. Il faut arrêter ce délire.