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ÉDITO - Taxe streaming : "On taxe ce qui marche pour subventionner ce qui ne marche pas", regrette François Lenglet

Une taxe sur les revenus des plateformes de streaming a été ajoutée au volet recettes du projet de loi de finances 2024. Une nouvelle illustration de "la passion française" pour "la redistribution", estime François Lenglet, qui déplore un dispositif inapproprié au regard de la situation des finances du pays.

Une utilisatrice de Spotify (illustration)
Crédit : Photo de cottonbro provenant de Pexels
LENGLET-CO - Taxe streaming : "On taxe ce qui marche pour subventionner ce qui ne marche pas"
00:03:33
LENGLET-CO - Taxe streaming : "On taxe ce qui marche pour subventionner ce qui ne marche pas"
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François Lenglet
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Une nouvelle taxe sera mise en œuvre à partir de 2024, sur le streaming, c’est-à-dire l’écoute de musique en ligne. Ce nouvel impôt fait bondir les plates-formes de streaming musical, les Spotify, Apple Music, Youtube et autres Deezer. La taxe devrait être de 1,75%, elle s’ajoute à une taxe sur les services numériques de 3%, une taxe sur les services vidéo de 5% et la TVA à 20%. C’est le patron de Spotify qui le détaillait, hier, ça commence à cuber.
 
À première vue, 1,75% ce n’est pas grand-chose pour les plateformes américaines comme Amazon ou Apple, qui sont ultra retables par ailleurs. Mais pour les pure player européens que sont le suédois Spotify, leader mondial, et le français Deezer, qui sont à peine rentables, c’est une charge de plus. Et in fine, c’est bien sûr le consommateur qui va payer.
 
Cet argent doit être dédié à la passion française, exaltée désormais dans tous les domaines : la redistribution. On prélève des taxes pour financer des aides. Si je disais les choses méchamment, on taxe ce qui marche, pour subventionner ce qui ne marche pas. C’est la socialisation universelle de l’économie qui est en route, sur le modèle de ce que la France fait depuis longtemps avec le cinéma. 

Une taxe pour promouvoir la filière musicale française

Concrètement, le produit de cette taxe ira à un nouvel organisme créé par Emmanuel Macron en 2020, le Centre National de la Musique, dont le budget cette année approche quand même les 140 millions d’euros, avec 110 personnes et 18 millions de seul budget de fonctionnement. Mais en 2023, le CNM a été largement financé par des crédits exceptionnels qui, comme leur nom l’indique, ne seront plus disponibles en 2024. Alors, comme toujours en France, l’organisme crée la fonction. Une fois que la structure est créée, elle œuvre pour étendre son champ d’action et augmenter ses moyens. Et en général, ça finit par une taxe. 
 
Ce CNM a pour vocation de promouvoir la filière musicale française. Il distribue donc plus de 60 millions d’aides. Par exemple des bourses aux auteurs-compositeurs, pour financer, nous dit le site, "y compris le temps de réflexion". Des crédits d’impôts à ceux, je cite encore, "dont les œuvres n’ont pas dépassé un seuil de ventes et d’écoute défini par décret pour deux albums distincts" - du délire. Des projets en faveur de l’égalité femmes-hommes dans le secteur. Des aides pour, je cite à nouveau, "des structures qui développent des projets structurants en matière de transition écologique". Sans doute le hautbois bas carbone… ou la guitare électrique à l’éolienne. Le CNM fait aussi des études. Une sur les pratiques amateures de la musique, une autre sur l’expérience spectateur.

Dans le monde idéal où les ressources ne seraient pas comptées, mettons des CNM à tous les carrefours. Dans le monde réel, la France est déjà au plus haut niveau d’impôt de toute son histoire, avec un déficit qui est le 23e plus mauvais sur 27 pays en Europe. Ça pourrait inciter à la prudence en matière de nouvelles initiatives.

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